De la leucorrhée infantile : ses causes, ses symptômes et son traitement / par le Dr Descroizilles.

  • Descroizilles, Jacques Arthur.
Date:
1884
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Credit: De la leucorrhée infantile : ses causes, ses symptômes et son traitement / par le Dr Descroizilles. Source: Wellcome Collection.

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    Leur récit avait probablement pour l)ut de se faire délivrer une attesta tion que je refusai catégoriquement, car il s'agissait, à mon sens, d'une vulvite spontanée ou d'une vulvite engendrée par l'onanisme, qu'on aurait bien voulu exploiter en prenant son origine supposée pour base d'une demande d'indemnité, vis-à-vis d'un inconnu dont la culpabilité ne m'était pas démontrée. On comprend combien des questions de ce genre sont délicates et combien il peut être imprudent de se prononcer ouver- tement sur leur compte. J'ai observé tout récemment, à l'hôpital de la rue de Sèvres, des lésions vulvaires, d'une nature toute spéciale, chez une autre fille de douze ans également atteinte de leucorrhée. Dans ce dernier cas, la face interne des grandes lèvres sur une partie de leur étendue, celle des petites lèvres, sur des points plus restreints, étaient tapissées de plaques 0 valaires allongées d'avant en arrière,très boursoufflées et végétantes à leur surface, qui lai-ssait échapper en grande abondance un liquide grisâtre, d'odeur fétide; ces plaques ulcérées se prolongeaient jusqu'à la marge de l'anus. On constatait, en outre, une double adénopathie inguinale, chez cette fillette, qui paraissait être bien portante et vigoureuse, et qui présentait aussi sur les piliers du voile du palais et la face interne des amygdales, des plaques saillantes, violacées et érodées à leur surface. Je ne pus obtenir aucun renseignement de la mère de cette petite malade ; elle prétendit qu'il n'y avait là qu'un eczéma de vieille date, constaté par plusieurs médecins, et qui avait, disait-elle, pris depuis plusieurs jours une importance nouvelle. La nature de cette ^-ulvite ne laissait aucun doute dans mon esprit; il s'agissait de lésions sj'phUi- tiques dont le point de départ restait inconnu ; des recherches et des examens ultérieurs étaient indispensables pour élucider le problème. J'aurais voulu pouvoir suivre cet état et le soigner comme il méritait de l'être. Mais, bien que j'eusse donné toutes les facilités nécessaires pour que l'enfant me fût ramenée souvent, et bien que j'eusse dissimulé mon opinion, on s'est abstenu de revenir, et, à mon grand regret, l'observa- tion est restée incomplète. J'ajouterai que, chez les enfants de tout âge, on doit penser à la syphilis héréditaire ou acquise, lorsqu'on observe des altérations qui intéressent les parties sexuelles ou occupent leur voisi- nage. Le hasard a fait que la plupart de ces jeunes sujets, chez lesquels j'ai découvert ces manifestations, appartenaient au sexe masculin, et que la petite fille dont je viens de parler a été la seule chez laquelle