Hérédité similaire dans un cas de maladie de Basedow : disparition du goître par des injections de teinture d'iode / par M. le dr Thyssen.

  • Thyssen, Dr.
Date:
[1889]
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Credit: Hérédité similaire dans un cas de maladie de Basedow : disparition du goître par des injections de teinture d'iode / par M. le dr Thyssen. Source: Wellcome Collection.

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    Je crois qu’il faut distinguer : Si la pleurésie est par- tielle, enkystée, elle peut guérir spontanément, sans aucune intervention opératoire ; j’ai publié un cas de ce genre (1). Je l’avais intitulé : Pneumonie franche du sommet droit suivie de ‘pleurésie enkystée; vomique le 28e jour; pneumothorax partiel; guérison. Dans ce cas, la défervescence se manifesta le huitième jour, elle fut classique : apyrexie, sueurs, diarrhée et polyurie critiques. Je croyais la guérison définitive; mais le len- demain la fièvre reprenait de plus belle et le délire faisait son apparition. La fièvre persista sans rémissions matinales notables jusqu’au 28e jour, en même temps que larégion sous-claviculaire offrait une matité absolue. Puis une vomique survint et tout rentra dans l’ordre après quelques signes de pneumothorax. Les cas ana- logues ne sont pas rares, et la variété enkystée des pleurésies méta-pneumoniques n’est pas grave. En est-il de même des pleurésies totales, de ces épanchements aigus qui remplissent en quelques jours tout un côté de la poitrine et rendent l’intervention opératoire urgente ? Je ne le crois pas et j’estime qu’on ferait courir aux malades un véritable danger si l’on abandonnait la maladie à son évolution naturelle et si l’on se bornait à faire l’examen bactériologique de l’é- panchement. M. Netter disait récemment, à la Société médicale des hôpitaux, qu’il fallait toujours, en présence d’une pleurésie purulente, faire un examen bactério- logique complet (cultures comprises) avant d’intervenir. Malheureusement l’intervention est souvent trop pres- sante pour permettre cet examen, et, dans le cas type de pleurésie méta-pneumonique que j’ai cité plus haut, le danger était tel que le rendez-vous pris par les mé- decins dût être avancé de 24 heures. Dans ce cas, comme dans beaucoup d’autres, l’intervention de la bactériologie ferait perdre un temps précieux. Et d’ailleurs, ce n’est pas d’aujourd'hui que ces faits sont connus des cliniciens et que la thérapeutique est fixée à leur égard. Dans ces dernières années, le trai- tement de la pleurésie purulente a fait de tels progrès qu’il n’est plus permis d’hésiter en présence d’un em- pyème, quel qu’en soit la nature et quelle qu’en soit l’origine. J’accorde à M. Netter que la pleurésie pneumo- coccique est moins grave que la pleurésie purulente, chronique par exemple, comme l’abcès chaud est moins grave que l’abcès froid. Je trouve fort intéressantes les raisons théoriques qu’il en donne, à savoir la faible longévité du pneumocoque, la stérilisation spontanée et rapide des milieux de culture, etc, etc. Mais il n’en reste pas moins vrai qu’en présence d’une pleurésie purulente abondante, qu’elle soit due au pneumocoque ou à d’autres microbes, on ne doit pas se croiser les bras. Quel traitement faut-il appliquer aux pleurésies méta-pneumoniques ? La ponction exploratrice, pourvu qu’elle soit aseptique, est autorisée dans tous les cas de pleurésie méta-pneumonique. Cette ponction, grâce aux précautions prises, étant inoffensive, a le grand avantage de nous renseigner sur la qualité de l’épan- chement et partant sur la conduite à tenir. (1) Société clinique, 1885. Si le liquide retiré par la ponction est clair et séro- fibrineux, si d’autre part l’évacuation complète n’est pas urgente, on se bornera à une expectation vigilante ; on saura, comme le rappelait M. Troisier, que ces pleu- résies fibrineuses méta-pneumoniques sont curables spontanément. Si l’état général inspirait quelques in- quiétudes, on ferait une nouvelle ponction exploratrice qui pourrait déterminer une intervention plus active, si le liquide, d’abord clair et limpide, était devenu louche et purulent. Enfin, le liquide restât-il clair, s’il était très abondant, situé à gauche, accompagné de dyspnée, on n’hésiterait pas à faire une ponction évacuatrice. Quand la pleurésie est purulente, l’expectation ne saurait être conseillée ; si l’épanchement est limité et enkysté, on pourra n’avoir pas à se repentir de cette expectation et la guérison spontanée, avec vomique, s’observera fréquemment. Toutefois, si la ponction exploratrice a révélé la pré- sence du pus, la tentative d’évacuer complètement le foyer sera trop forte et si le médecin y succombe, il ne sera nullement blâmable. Il sera d’autant moins blâmable qu’il aura pris les précautions antiseptiques les plus rigoureuses. Mais, dans ces cas, la pleurotomie sera écartée. Si la pleurésie purulente est totale et abondante, la ponction aspiratrice est loin d’être applicable à la géné- ralité des cas. Sans doute on a maintes fois obtenu la guérison, surtout chez les enfants, à la suite d’une ou de plusieurs ponctions. M. Hayem a même cité un cas de guérison, à la suite d’une seule ponction, chez une femme récemment accouchée, atteinte de pleurésie puru- lente méta-pneumonique. Mais ces succès, pour remar- quables qu’ils soient, ne sauraient balancer les insuccès d’une intervention tardive et insuffisante. Sur ce point je partage entièrement l’avis de M. Rendu et je crois que la pleurotomie est souvent inévitable, qu’elle doit être précoce et absolument antiseptique. Dans les trois cas de pleurésies méta-pneumoniques que j’ai récemment observés, les ponctions aspiratrices n’avaient pas été seulement inefficaces ; elles nous avaient encore fait perdre un temps précieux. Compter sur la vomique providentielle en pareil cas, c’est trop souvent compter sur une illusion ; autant cette vomique est commune dans les pleurésies enkystées et interlo- baires, autant elle est rare dans les épanchements puru- lents généralisés ; quand elle survient dans ces cas, elle n’est pas sans danger, et elle n’est pas suffisante pour amener l’évacuation complète et définitive. Avant la découverte du pneumocoque, on avait décrit sous le nom de pleurésies infectieuses, suraiguës, ty- phoïdes, purulentes d’emblée, etc., des pleurésies qui très probablement rentreraient aujourd’hui dans la caté- gorie des pleurésies méta-pneumoniques ou pneumo- cocciquesprimitives de M. Netter. J’ai observé une de ces formes ; la ponction aspiratrice n’empêcha pas le ma- lade de mourir au quinzième jour ; la pleurotomie anti- septique l’eût sans doute sauvé (1). M. Frœntzel, M. Bou- chard, M. Laussedat (thèse de Paris, 1881) ont rapporté des cas analogues. (1) Société clinique, 1880.