Rapport à M. le vice-amiral comte de Rigny, ministre de la marine et des colonies, sur le choléra-morbus observé dans l'Inde, en 1829 et 1830, et comparé à l'épidémie qui règne en Europe / par J.-J.-A. Souty.

  • Souty, J.J.A.
Date:
1832
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Credit: Rapport à M. le vice-amiral comte de Rigny, ministre de la marine et des colonies, sur le choléra-morbus observé dans l'Inde, en 1829 et 1830, et comparé à l'épidémie qui règne en Europe / par J.-J.-A. Souty. Source: Wellcome Collection.

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    sées, pour y traiter les malades sous la tente, comme nous 1 avons fait dans le bois de Boulogne. Au moyen de cet établissement on n’aurait pas besoin de maison de convalescence ; les malades y trouveraient toutes les ressources pour rétablir promptement leur santé, et surtout des promenades en très-bon air, «omme on ne peut leur en fournir dans aucun autre endroit. Je ne dois pas non plus oublier une autre chose qui nous a servi aussi beaucoup , c’est la musique, en portant de la distraction dans l’esprit de nos malades. Nous avions près de l’Ecole de Mars une musique militaire composée de plus de trente musiciens : m étant aperçu que le malin lorsqu’elle se faisait entendre, les malades démontraient beaucoup de contentement, cela me donna l’idée de demander au chef de vouloir bien, en revenant sur les neuf heures de leurs études, passer par le quartier de santé ( c’est ainsi que nous.désignions l’hôpital ), pour égayer nos malades, ce qu’il lit avec beaucoup de grâce ; aussi je prescrivis qu’il serait délivré tous les matins un verre de vin à chaque musicien, en venant faire leur promenade musicale, dont tout le monde était très-satisfait. Jecrois]que si l’on faisait de même aujourd’hui entendre de la mu- sique dans les cours des hôpitaux, et sur les ponts de l’Hôtel-Dieu, une ou deux fois par jour, rien au monde ne serait plus capable de distraire les malades de leurs maux , surtout dans cette circon- stance où le moral joue un si grand rôle. Je me rappelle qu’un élève , que je soignais pour une alTection cérébrale, en entendant la musique , sortit de son lit et de la tente, et se mit à danser au milieu d’une pluie battante; il alla de mieux en mieux, et quatre jours après il rentra dans le camp. Il y a plus de i5 jours que j’ai indiqué ces moyens à M.le préfet de la Seine, je ne sais pas s’il jugera nécessaire d’en faire usage. Quant aux résultats de nos traitements , sur deux mille deux cents malades qui ont été reçus à l’hôpital, il y a eu au moins douze cents dyssentériques; environ quatre cents pour toute autre espèce de maladie, et environ six cents galeux, qu’on ne considérait pas précisément comme malades, à moins qu’il ne se manifestât d autres maladies. Dans tout cela, nous n’avons eu que onze morts, dont dix élèves, tous dyssentériques, et un charretier du camp, qui était attaqué d’hydropisie acite et de leucophleg- matie, avec obstructions au foie. Conformément au réglement, tous les malades ont été traités au camp. , Désault, Fourcroy, Guyton de Morveaux, Monge, Alzinfraz,