De la nature des phénomènes auditifs : réfutation de la théorie de Helmholtz / par Pierre Bonnier.

  • Bonnier, Pierre, 1861-1918.
Date:
1895
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Credit: De la nature des phénomènes auditifs : réfutation de la théorie de Helmholtz / par Pierre Bonnier. Source: Wellcome Collection.

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    P. BONNIER. rt’siille de la juxtaposition des perceptions élémentaires, et que l’accumulation des élémonts répond à une plus grande délica- tesse dans la définition do l’image tactile, visuelle ou auditive. Avant (l’élal)lir l’analogie entre un appareil sensoriel et des appareils de laboratoire, il importe selon nous de rechercher tout d’abord son analogie avec les autres appareilssensorielsmieuxconnus ou plus simples. Or cette analogie nous fait supposer que chaque point de la pajtille cochléaire doit être capable de percevoir toutes les variations et les tonalités de l’ébranlement sonore. (Juand une température se mêle à une autre, nous prenons la notion de ces deux températures confondues, c’est-à-dire d’une troisième tcm{)èrature. Notn*, tactilité [ærmet-clle que nous retrouvions dans cette derni'-ro les quantités (jui correspondent à chacune des températures composantes ? Aucunement. Nous ue décomposons pas la température. Pas davantage riiygrométricité. Quand notre œil perçoit une nuance colorée plus ou moins complexe, ce n’est que par un effort d’attentivité centrale et surtout par édu- cation, que nous pouvons imaginer la proportion des tonalités diverses qui la composent ; nous ne les analysons pas. Rien n'a pu établir suffisamment jusqu’ici que notre rétine opèi-ât différemment pour les tonalilt’s simples ou pour les composées ; comme pour les tempéra- tures qu’aualyse le tact, toute nuance estime somme, un degré d’une échelle sensorielle plus ou moins étendue, avec son intensité variable; et cha({uc élément possède individuellement toutes les qualités d’analyse qui caractérisent l’appareil dont il fait partie. Dans un même appareil sensoriel tous les éléments se v.dent, morpho- logiquement; pourquoi leur refuser l’équivalence physiologique? De même pour le goût, do même pour l’odorat. On n’imagine pas qu’il y ait dans nos papilles olfactives ou gustatives autant de variétés d’éléments analyseurs spéciaux qu’il y a de réactifs dans le laboratoire d’un expert. Rien en tout cas ne devait le faire supposer. Pourquoi l’a-t-on admis pour l’oreille ? L’histologie le j)ermet-elle ? Nous verrons que la structure de l’oreille ne prêtait à cette suppo- sition que de très vagues vraisemblances, et que l’hypothèse de Hklmholz était purement physique, aucunement physiologique.