De la nature des phénomènes auditifs : réfutation de la théorie de Helmholtz / par Pierre Bonnier.

  • Bonnier, Pierre, 1861-1918.
Date:
1895
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Credit: De la nature des phénomènes auditifs : réfutation de la théorie de Helmholtz / par Pierre Bonnier. Source: Wellcome Collection.

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    et de dialectique ; elle échappe à l’expérimentation directe. Nous devons donc nous soucier médiocrement du reproche que l’on nous peut faire d’apporter une théorie de l'audition sans expérimentation à l’appui ; car, d’une part, ce reproche pourraits’adresser à tous ceux qui ont cherché à soumettre à la méthode inductive ce qui se refusait à l’expérimentation, et c’est le cas de tous ceux qui se sont occupés de l’audition ; et, d’autre part, nous ne nous sommes servis que des données anatomiques les plus généralement contrôlées et admises, en leur appliquant les propriétés physiques qu’il est impossible de leur refuser. C’est qu’en effet, à défaut de cette dialectique impersonnelle qu’est l’expérimentation, il nous reste cependant un procédé dialectique qui réduit à son minimum l’intervention personnelle : analogie. 11 est permis de supposer que si tel phénomène exige pour se produire certain ensemble de conditions et se manifeste dès qu’elles sont réunies, il nous suffira de mettre en évidence, à défaut du phénomène lui-même, les conditions de sa réalisation pour conclure à l’existence du phénomène qu’elles déterminent. En un mot nous poserons la question de la mécanique auriculaire sans attendre d’autre réponse que celle que nous offrent, dans d’autres appareils, les phénomènes suscités par des conditions analogues, mais sur un lerrain qui nous est plus accessible. C'est d’ailleurs ce procédé d'analogie qu’a employé IIelmholtz, il y a vingt-cinq ans; et l’on doit d’autant plus volontiei’s le considérer comme le meilleur qu’il n’en existe pas d’autre. Seulement, la (luestion peut être posée autrement qu’il ne l’a fait. Si le caractère véritablement séduisant de l’hypothèse de Helm- HOLTz peut suffire à nous expliquer la faveur avec laquelle l’accueil- lirent les physiciens et même les physiologistes, à qui elle offrait les apparences d’une théorie explicite et relativement définitive des phénomènes intimes de l’audition, il est aussi permis d’y voir la raison de la stagnation presque absolue de la physiologie auriculaire depuis un quart de siècle, au milieu du courant qui emporte actuel- lement toute la physiologie à la suite des investigations de plus en plus instantes de l’anatomie microscopique et du contrôle clini({ue et expérimental. Cette heureuse théorie, qui aujourd’hui encore règne presque sans conteste, repose sur trois hypothèses fondamentales que nous allons