La civilisation et le choléra / par Jules Girette.

  • Girette, Jules.
Date:
1867
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Credit: La civilisation et le choléra / par Jules Girette. Source: Wellcome Collection.

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    recèle un principe de propagation à plus longue portée et qui est en définitive le principe épidémique. Cette distinc- tion est importante. Elle trouvera sa place dans la discus- sion des doctrines. Je ne l’indique ici que parce qu’il était nécessaire qu’elle ressortît des faits. Quelles que soient les lois par lesquelles il se propage, le choléra a détruit en France, en 1865, près de douze mille existences. Quand on songe à l’immensité des dou- leurs privées qu’évoque un tel chiffre, aux angoisses de tant de familles autour d’êtres chéris qu’il a fallu disputer, et qu’une fois sur deux on disputait en vain à ce mal hideux, si foudroyant dans ses attaques, et si lent à se retirer de la maison envahie, l’esprit se trouble et la plume hésite. O mon vieil ami, qui pleurez votre mère morte en deux heures entre vos bras, noble victime, la dernière peut-être, du fléau près de défaillir, pardonnez- moi ce que je vais écrire et ne croyez jamais que le cœur cesse de sentir parce que la raison doit parler. Après le combat, toute armée compte ses morts et veut savoir dans quelle mesure sa force est ébranlée. Eh bien, c’est un im- périeux devoir de dire à la France que, cruelle pour nous, la perte est pour elle légère, et ne doit pas l’arrêter dans sa marche. La France enregistre annuellement sur ses tables de mortalité, de huit à neuf cent mille décès qui représentent son tribut normal. En 1864, sur un ensemble de population de moins de trente-sept millions huit cent mille âmes, l’état civil a relevé bien près de huit cent