Benjamin Franklin et la médecine à la fin du XVIIIe siècle / [Charles Tourtourat].

Tourtourat, Charles, 1869-

Date:: 1900

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Credit: Benjamin Franklin et la médecine à la fin du XVIIIe siècle / [Charles Tourtourat]. Source: Wellcome Collection.

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Après dix-huit mois de séjour à Londres, un marchand qui partait pour l’Amérique lui proposa de l’emmener en qualité de commis, et Franklin, heureux à l’idée de revoir Philadelphie, accepta avec joie. Il eut en y arrivant une grosse déception ; avant de quitter l’Amérique il s’était presque engagé avec Miss Read, qu’il aimait beaucoup. Il la retrouva mariée et malheureuse. Le chagrin qu’il en conçut fut si vif qu’il l’incita à réfléchir sur les motifs généraux qui avaient jusqu’alors guidé sa conduite. Il reconnut qu’ils n’étaient pas ce qu’ils auraient dû être et un changement dans ses principes philosophiques fut le résultat de cet événement futile en apparence, mais qui paraît néanmoins l’avoir fort profondément affecté. « D’après les attributs de la Divinité, nous dit-il, sa sagesse, sa bonté, sa puissance infinie, je jugeais que rien ne pouvait être mal dans le monde ; que le vice et la vertu étaient de futiles distinctions qui n’existaient pas en réalité. — Mais je com¬ mençai à trouver que ces idées n’étaient pas ce qu’elles m’avaient paru. Je doutai si quelques erreurs ne s’étaient pas glissées, à mon insu, dans mes raisonnements, et ne m’avaient pas mené à de fausses conclusions. Je demeurai convaincu que la vérité, la sincérité, l’intégrité dans les transactions des hommes étaient delà plus grande importance pour le bonheur de la vie, et je formai la résolution écrite, qui est toujours dans mon livre- journal, de ne pas m’en écarter tant que je vivrais. » Il revient ailleurs sur cette question. « Plusieurs des dogmes de la religion presbytérienne, comme les décrets éternels de Dieu, l’élection, la réprobation, me paraissaient inintelligibles et plusieurs autres me semblaient douteux. Je me dispensai de bonne heure de paraître aux assemblées publiques de cette secte, le dimanche étant le jour que je con¬ sacrais à l’étude • je n’étais pourtant pas sans principes religieux; jamais, par exemple, je n’avais douté de l’existence d’un Dieu qui avait créé le monde et dont la providence le gouvernait ; je croyais que la meilleure manière de se rendre agréable à Dieu était de faire du bien aux hommes, que notre âme est immor¬ telle, que le crime est puni, que la vertu est récompensée dans