Volume 1

Mémoires sur les contrées occidentales / traduits du sanscrit en chinois, en l'an 648, par Hiouen-thsang, et du chinois en français par m. Stanislas Julien.

  • Xuanzang, approximately 596-664.
Date:
1857-1858
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Credit: Mémoires sur les contrées occidentales / traduits du sanscrit en chinois, en l'an 648, par Hiouen-thsang, et du chinois en français par m. Stanislas Julien. Source: Wellcome Collection.

    433/590 (page 341)
    « marcher dans les ténèbres d’une longue nuit, qui est- « ce qui sera désormais notre lampe et notre flambeau? « A côté de l’endroit où les génies armés de la massue de diamant tombèrent à terre, il y a un Stoàpa. Ce fut en ce lieu que, pendant sept jours, on offrit des hom- mages à Jou-laï (au Tathâgata), après qu’il fut entré dans le Nirvana. Lorsque Jou-laï (le Tathâgata) se disposait à entrer dans le Nirvana, une lumière brillante éclaira l’uni- vers. Les hommes et les dieux s’étant réunis tous en- semble, il n’y en eut aucun qui n’éprouvât une émo- tion douloureuse. «Maintenant, se dirent-ils les uns « aux autres, l’Honorable du siècle, doué d’une intel- « hgence sublime, va se plonger dans le Nirvana. Le « bonheur de toutes les créatures est. épuisé, et les « hommes du siècle restent sans appui. » Jou-laï (le Tathâgata) se coucha, du côté droit, sur le lit du lion (Sinhâsana), et parla ainsi à la grande assemblée : « Ne dites point que Jou-laï (le Tathâgata) « se plonge pour toujours dans le Nirvana. Le corps de « la loi1 subsistera éternellement, à l’abri de tout chan- « gement. Il faut renoncer à la paresse, et chercher de « bonne heure les moyens de salut2. » 1 En sanscriL, Dharmakâya. Suivant le Dictionnaire San-thsang-fa- sou, liv. VIII, fol. 15, le corps de la loi est vide et subtil comme l’éther; il circule en tous lieux sans rencontrer d’obstacles ; tous les Bouddhas en sont également doués. Voyez, plus haut, page 241, note î. L’expression chinoise, Kiaï-l'o «se délivrer de», veut dire ici « échapper à la loi de la transmigration », ce que les Bouddhistes con- sidèrent comme le salut suprême.