Mandement [concerning the plague at Marseilles] / [Henri François Xavier de Belsunce de Castelmorón].

  • Belsunce de Castelmoron, Henri-François-Xavier de, 1671-1755
Date:
[1720]
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Mandement [concerning the plague at Marseilles] / [Henri François Xavier de Belsunce de Castelmorón]. Source: Wellcome Collection.

    1/4
    V DE MONSEIGNEUR L'E VE QUE DE MARSEILLE- Henri-Francois-xav. de belsunce de castelmoron, par la Providence divine, & la graerttu Saint Sie'ge Apoftolique , Eveque dc Marteille, Abbe de Notre-Dame de Chambons, Conftiller du Roi en tous fes Con- feils: Au Clerge' Se'culier & Re'gulier, A' a tous !es Fideles dc notre DioceTe, Saluc & Benediction en Notre Seigneur J ESUS-CHR1ST. Malheur a vous & a nous, mes ties -chers Freres , ft tout ce que nous voyons, ft tout ce que nous e'prouvons depuis long temps de la cokred’un Dieu vengeur du cri¬ me, n’eft pas encore capable , dans ces jours de mortalite, de nous faire rencrer en nous-memes; de nous faire repafler dans Famertume de nos occurs, toutes les annecs de notre vie ; & de nous porter enfin a avoir recoursala mifericorde du Seigneur, done la main en s’appefantiflant ft rerriblement fur noils, nous montre en meme temps Ls graces qu’il ne veuc accorder qu’a la fincerite' de notre penitence 1 Ne s’eft-il done pas encore aflez neccemcnc .explique par cant de Beaux divers rciinis enfemble pour punir le pecheur? La rarete', la cherte' exceftive de toutes les chofes neceflaires a la vie ,1a mi- • (ere extreme & ge'ne'ralequi augmente chaque jour, la peite enfin la plus vive qui fur jamais, annoncela ruine p re (que inevitable de cecte grande Ville :une quantile prodi- gieufe de families encieres fonc tocalemenc eceinces par la contagion : le dciiil & les lar- mes (one introduces dans routes les maifons : un nombre infini de vittimes eft deja imrnole danscetce Ville a la juftice dun Dieu irrite. Ec nous, qui ne fommes petic- ecre pas moins coupables que ceux de nos Freres fur lefqutls le Seigneur vient d’exer- cer les plus redoutables vengeances, nous pourrions etre tranquilles ,‘ne rien craindre pour nous-memes, & ne pas faire tous nos efforts pour t&cher > par notre prompte penitence , d’eehaper au glaive de FAnge deftructeur ? Sans entrer dans le fecret de cant de maifons defolees par la pefte & parlafaim ,ou fon ne voyoic que des mores & des mourans, oil Ion n’cntendoic quejdes gemiflemens & des cris, oil descadavres que Ion n’avoit pu faire enlever, pourrifsant depuis plufieurs jours aupres deceux qui n’e'- toienc pas encore mores, & fouvent dans le meme lit, ecoient pour ces malheurcux un fupplice plus dur que la more elle- meme ; fans parler de chutes les horreurs qui none pas ere pnbliques ; de quels fpeeiacles affreux vous & nous> pendant pres de qua¬ ere rnois, n’avons - nous pas e'te', & ne fommes - nous pas encore les criftes cemoins? Nous avons vu ( pourrons-nous jamais, mes tres-chers Freres, nous en fouvenir fans fremir?& les .fie'cles futurs pourronc-ils y ajouccr foi? )nous avons vu tout a la fois ton- ces les rues de cccte vafte Ville > bordees des deux cotez de corps motes a demi pout-