Fragments thérapeutiques : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le [...] août 1837 / par Damase Arbaud.

  • Arbaud, Damase, 1818-
Date:
1837
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Credit: Fragments thérapeutiques : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le [...] août 1837 / par Damase Arbaud. Source: Wellcome Collection.

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    sent même, et je parle de la douleur physique. S’il me fallait des exemples, le brasier de Seævola, le gril de Guatimozin, les bûchers des Martyrs seraient là pour le prouver. D’ailleurs, à la douleur comme à la sen- sibilité , on n’a pas encore pu assigner un siège. On la place dans les nerfs ou mieux dans le cerveau, parce que la section d’un nerf rend insensible la partie où il le distribuait ; mais on peut en dire autant pour les vais- seaux, et cela est si vrai que Moore préférait la compres- sion des artères aux narcotiques même, pour prévenir la douleur dans les grandes opérations; voyez, d’ail- leurs, ce qui se passe immédiatement après la ligature d’une artère avant que les anastomoses aient rétabli le cours du sang. Des expériences faites par Fodéré prouvent que les tissus isolés, que le cerveau lui- même sont insensibles ; et qu’est-ce donc que ce cen- tre de la sensibilité qui se laisse déchirer, tirailler im- punément, qui, pendant plusieurs mois, peut loger des balles, des corps étrangers sans qu’ils causent au- cun accident (1)? Dira-t-on que ce sont les extrémités nerveuses qui sont le siège de la sensibilité? mais, comme l’a observé Bichat, la moelle des os , les tissus fibreux, cartilagineux, etc., ne reçoivent pas de nerfs et souffrent. Certaines maladies , comme la lèpre des Grecs, dégradent la peau, l’ulcèrent, font tomber des portions de membre sans que le malade souffre; et, d’ailleurs, si on irrite la portion inférieure d’un nerf après la section , il n’y aura aucun sentiment pénible. (1) Voyez, surtout, Quesnay, Mémoires de l’Académie de Chirurgie; édition de l’Kjicyclopédie des Sciences Médicales, tome 1 , pag. 238,