Documents inédits sur un procès de magie en Provence (1318) / par M. Mouan.

  • Mouan, M.
Date:
[1869]
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Credit: Documents inédits sur un procès de magie en Provence (1318) / par M. Mouan. Source: Wellcome Collection.

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    — ti¬ reuse vierge Marie de la Seds, disait l’archevêque, fondée tant en l’honneur de la sainte Vierge qu’en celui du bienheureux et glo¬ rieux Mitre, dont le corps y repose et opère plusieurs miracles, réclame des réparations indispensables pour la toiture, le chœur et autres parties. En vertu de la grâce du Dieu tout-puissant et par les mérites de la vierge Marie, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et de notre saint patron Maximin, nous accordons une indul¬ gence de quarante jours à tous ceux qui contribueront auxdites réparations, » etc. Tel était le prélat qu’une grave incrimination vint, tout à coup atteindre, au début de l’année i3i8. Robert fut accusé de magie, et autour de ce fait capital se groupèrent d’autres griefs accessoires, comme dans tous les procès de ce genre. Jean XXII avait succédé à Clément V depuis le 7 août i3i6. Malgré leurs éminentes qualités, ces deux papes avaient payé leur tribut à l’ignorance et aux préjugés de l’époque. On sait avec quelle facilité on attribuait alors aux artifices du malin esprit de simples résultats provenant de phénomènes physiques ou des patientes in¬ vestigations de la science : ceux qui cultivaient les belles-lettres étaient qualifiés d’hérétiques; les savants jaloux de pénétrer dans la connaissance des causes naturelles, d’irréligieux; les mathéma¬ ticiens, de juifs, d’enchanteurs et de magiciens. En 13o4, Guichard, évêque de Troyes, est accusé de magie et d’impiété, et notamment d’avoir envoûté la reine Jeanne et de l’avoir fait périr, soit en per¬ çant, soit en faisant fondre au feu son image en cire. Boniface VI1Ï d’abord et ensuite Clément V nommèrent une commission ecclé¬ siastique chargée de vérifier la réalité des griefs. L’instruction dura dix ans, au bout desquels le procès fut abandonné, et Gui¬ chard rendu à la liberté1. Gérard, évêque de Cahors, fut moins heureux : poursuivi par Jean XXII comme violemment suspect de magie et de simonie, il fut d’abord déposé de toutes ses di¬ gnités et livré ensuite au bras séculier, qui le condamna à être brûlé2. J’arrive maintenant au procès de l’archevêque Robert, et les 1 Gallia christiana, t. XII, col. 5 09.