Documents inédits sur un procès de magie en Provence (1318) / par M. Mouan.

  • Mouan, M.
Date:
[1869]
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Credit: Documents inédits sur un procès de magie en Provence (1318) / par M. Mouan. Source: Wellcome Collection.

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    devenu archevêque d’Aix, il avait appelé cet astrologue, croyant que son art n’avait rien d’illicite, et qu’il lui avait adressé quelques questions, sans y attacher la moindre importance. Ainsi le juif aurait prédit au prélat que, avant deux ans, il serait élevé à de grandes dignités. Interrogé par l’archevêque s’il vivrait jusque-là et combien de temps le seigneur pape aurait encore à vivre, le juif aurait gardé le silence. «Je vous approuve, dit l’ar¬ chevêque, de ne pas répondre, car « non est vestrum nosse tempora « vel momenta. » Dites-moi maintenant si l’épouse de mon frère aura des enfants; ce serait pour moi une grande consolation de le sa¬ voir.— Je pense que toutes les probabilités sont qu’elle enfantera. Dites-moi, dit le prélat, ce qu’il doit arriver de ce qui est mainte¬ nant 1 objet de mes pensées.—Il me paraît que vous songez à vos visites pastorales : « de ecclesiasticis visitationibus et procurationi- « bus. » — Je pense à un pèlerinage que je vais faire « ad Beatam « Mariam de Solaco, de Monte Viridi, de Rupe Amatoris et de Podio ; « ad quam peregrinationem affectionem magnam habebat. »—Que m arrivera-t-il pendant ce voyage? — On vous offrira de richesjoyaux, « magna encænia. » — De quoi seront-ils? — D’or. — Pourquoi? — Parce que nous sommes sous le signe du Lion, et que, le lion étant le plus noble des animaux, on vous présentera le plus riche métal. — S’il en est ainsi, il serait plus à propos « quod encænium « esset de animalibus, quia leo est animal. » Le juif Moïse aurait encore dit à Robert : « Je sais fabriquer des sceaux et des impressions qui sont un préservatif contre les mala¬ dies et qui procurent de grandes grâces à celui qui les porte. — Ces sceaux et impressions conserveraient-ils leur puissance si on les appliquait sur mon anneau pastoral? — Oui certainement. » Alors le prélat remit à un clerc trois anneaux, et il le chargea d’accom¬ pagner le juif chez un orfèvre, qui les polirait pour que le juif y sculptât ensuite tels signes qu’il jugerait à propos, « secundum artem physice et planetarum. » — «Puis-je, sans commettre un péché, user de tels anneaux et de pareilles sculptures?— Oui, « répondit Moïse, après avoir prêté serment sur une Bible que Robert lui présenta. Interrogé sur le point de savoir si ces anneaux étaient toujours en sa possession, le prélat répondit affirmativement, en