Volume 1

Oeuvres complètes d'Ambroise Paré / revues et collationnées sur toutes les éditions, avec les variantes; ornées de 217 planches et du portrait de l'auteur; accompagnées de notes historiques et critiques; et précédées d'une introduction sur l'origine et les progrès de la chirurgie en Occident du sixième au seizième siècle, et sur la vie et les ouvrages d'Ambroise Paré, par J.-F. Malgaigne.

  • Paré, Ambroise, 1510?-1590.
Date:
1840-1841
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Credit: Oeuvres complètes d'Ambroise Paré / revues et collationnées sur toutes les éditions, avec les variantes; ornées de 217 planches et du portrait de l'auteur; accompagnées de notes historiques et critiques; et précédées d'une introduction sur l'origine et les progrès de la chirurgie en Occident du sixième au seizième siècle, et sur la vie et les ouvrages d'Ambroise Paré, par J.-F. Malgaigne. Source: Wellcome Collection.

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    donc esl colle qui repare et reslablit la triple substance de nostre corps , qui a esté perdue et dissipée par le continuel flux d’iceluy, s’il en est ainsi que nutrition ne soit que replelion de ce qui a esté vuidé. Ceste faculté commence dés le premier commence- ment de la formation de nostre corps, et dure iusques à la dissolution d’ice- luy : parquoy elle est de grande contemplation. Icelle est accomplie par l’aide des cinq 1 autres facultés na- turelles spéciales, sçauoir est, Allrac- Irice , Retenlrice , Concoctrice ou Alterairice , Expultrice , et Seques- trice. L’attractrice est celle qui a le moyen d’attirer à soy le suc et aliment qui luy est conuenable (et tel suc est ce- luy qui peut estre fait semblable à icelle partie) comme assez euidem- ment elle se monstre en vn homme affamé : car auant que le morceau soit masché,il est rauy et attiré par la vertu atlractrice : ainsi en vn qui a grand soif, le boire est promptement attiré. La retenirice est celle qui garde et retient ce qui a esté attiré, iusques à tant qu’il aye esté cuit, digéré et préparé à nutrition : partant elle sert grandement à la vertu coctrice : car- ia chaleur naturelle ne peut faire coc- tion, si l'aliment n’est compris, gardé, etarreslé pour estre altéré, et du tout entièrement changé et fait semblable : comme pour exemple, la viande estant attirée au ventricule, si elle n’y esl retenue , (die ne pourra estre tournée en chylus. L’alterairice ou concoctrice chan- ge et tourne ce qui aura esté prins 1 Toutes les éditions portent quatre, ce qui est une faute: c’est que dans ses premières éditions, A. Paré n’admettait que quatre fa- cultés. Voyez la note suivante. et retenu, cl le fait du tout semblable à la partie dont elle esl faculté, le tout par le propre tempérament et chaleur naturelle d’icelle partie. Ainsi le ventricule fait vn chylus de tout le boire et manger que nous prenons : ainsi le foye par sa vertu coctrice tourne et change le chylus en sang : aussi le nerf et l’os muent et chan- gent le sang qui leur est apporté par les veines capillaires, en substance blanche et solide, qui auparauant estoit rouge et fluxile. Telle coction en l’os et nerf est plus difficile à faire, qu’elle n’est en la chair musculeuse, car à celle le sang esl fort semblable : parquoy auec petite alteration et de- siccation est tourné en chair: toutes- fois telle alteration et coction ne se peut deuëment faire,si l’aliment n’est expurgé et nettoyé de ses excremens, et choses qui lui sont estranges. Par- quoy non seulement à la première et seconde coclion (ctimrae nous auons dit) y a deux sortes d’excremens, sçauoir est, le gros, et le subtil, mais aussi en 1,1 Iroisiesme, qui se fait en chacune partie: l’vn est cogneu par l’entendement, que nous appelions insensible transpiration : l’autre esl aucunesfois cogneu par sueurs,au- trefois par la génération du poil et ongles, qui sont engendrés des excre- mens fuligineux, gfos et terrestres de la troisiesme coction : à ceste cause il y a vile qualriesme faculté naturelle qui aydeà la nutrition, qu’on appelle expultrice, dediée à cxpeller et reiet- ter les excremens séparés par la vertu sequestrice, où les choses n’ont peu éstre altérées et cuites , ny du tout assimilées. Telles facultés aidantes à la nutri- tion, sont en aucunes parties doubles, sçauoir est, communes <1 tout le corps, et outre propres et particulières à