Compte rendu a la Faculté de médecine de Strasbourg des travaux anatomiques exécutés a l'amphithéatre de cette faculté, pendant les années 1824 et 1825 : suivi d'un second supplément au catalogue de son Muséum anatomique / Par Charles-Henri Ehrmann.

  • Faculté de médecine de Strasbourg.
Date:
1827
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Credit: Compte rendu a la Faculté de médecine de Strasbourg des travaux anatomiques exécutés a l'amphithéatre de cette faculté, pendant les années 1824 et 1825 : suivi d'un second supplément au catalogue de son Muséum anatomique / Par Charles-Henri Ehrmann. Source: Wellcome Collection.

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    parcourait la campagne et la ville, afin d’exciter la commisération publique en offrant le tableau de son infirmité. Ayant été arrêté pour vagabondage, il fut envôyé à l’hospice de la maison de détention, et y reçut mes soins* Je n’hésitai pas un seul moment sur le parti que j’avais à prendre. L'ablation était la seule voie de salut, et je n’eus pas de peine à y décider le malade, qui dé¬ sirait ardemment d’être délivré de ses souffrances. Je fis l’opération le i5 Juin 1825. Deux incisions, partant chacune des angles de la bouche, vinrent se réunir à la partie inférieure du menton, et le lambeau en forme de Y qui en résultait, comprenait toute l’étendue de la lèvre. J’avais eu soin de détacher préa¬ lablement cette partie de la face externe de l’os. Je rapprochai les bords de la division ; je les traversai avec deux aiguilles, comme dans l’opération du bec- de-lièvre (suture entortillée). Au bout de cinq jours je retirai les aiguilles pour les remplacer par des em¬ plâtres agglutinatifs * la réunion par première inten¬ tion s’était déjà opérée en partie, et du pus de bonne qualité couvrait le reste de la surface de la plaie qui n’avait point participé au recollement. La cicatrisation fit des progrès rapides, et le 16 Juillet (3o.e jour après l’opération) la guérison fut achevée. Il ne restait qu’une petite échancrure au milieu, par laquelle s’échappait de temps à autre un peu de salive. Cet homme fut remis en liberté; je l’ai depuis perdu de vue, mais des personnes qui ont eu occasion de le rencontrer dix-liuit mois après l’opération, m’ont dit que la cicatrice avait persisté et que la maladie ne s’était point reproduite.