Les médications anti-goutteuses à travers les âges.

Date:: 1910

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Credit: Les médications anti-goutteuses à travers les âges. Source: Wellcome Collection.

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réclament la mise en œuvre de moyens adjuvants : calmants, sédatifs et somnifères. L’usage des préparations opiacées dans la thérapeutique antigoutteuse f remonte aux médecins d’Egypte, qui ont su, les premiers, reconnaître et mettre à profit les propriétés calmantes de l’opium. Sérapion et Héraclide en faisaient ingérer à leurs malades ; ils utilisaient pareillement la ciguë et la jus- quiame. Certain vin à la myrrhe, au pavot et au safran, dont parle Soranus, n’est point sans faire songer au laudanum de Sydenham. Mais, de tous les remèdes sédatifs, ce sont les thériaques, encore appelées antidotes, qui ont eu le plus de vogue dans l’antiquité. On leur attribuait une action mystérieuse, quasi-divine, et on les considérait comme des panacées véritables. Des plus complexes était leur composition : c’est ainsi que la thé¬ riaque d’Andromaque contenait 74 substances et que l’hécatontamigra de Galien en contenait 100. L’opium, auquel était parfois associé la ciguë, en constituait la base, puis c’était un mélange hétéroclite de gommes, d’aromates, d’épices et de poudres végétales. De ces dernières Delpeuch nous a donné la nomenclature : les plus fréquentes sont l’aristoloche longue, la germandrée, l’ivette, la gentiane, la petite centaurée, la rue, le quintefeuille, le millepertuis, la sauge, l’absinthe, la menthe. Ce sont ces mêmes plantes qui ont fourni jusqu’à nos jours les éléments des drogues antigoutteuses les plus réputées. La poudre de Portland, si en faveur en Angleterre au XVIIIe siècle et à l’usage de laquelle Cullen et Cadogan attribuèrent les accidents les plus graves, était composée à parties égales d’aristoloche, de gentiane, de germandrée, de pin sauvage et de petite centaurée. La poudre de Pistoia, dont la vogue est plus récente, serait faite, d’après M. Chastaing (1), de colchique, de bryone, de gentiane, de camomille et de bétoine. Les indications des narcotiques chez les goutteux ont été contestées par bon nombre d’auteurs. Sydenham ne permettait une dose de son laudanum que lorsque la douleur était devenue intolérable. D’après Cullen, « les nar¬ cotiques diminuent à coup sûr les douleurs, mais, s’ils sont administrés au début du paroxysme, ils les font revenir avec plus de violence ». Tel est aussi Lavis de Garrod, qui évitait le plus possible d’y recourir. D'autre part, Todd signale l’intolérance pour l’opium des sujets atteints de lésions rénales, si communes chez les goutteux. (p Chastaing, Soc. de Pharmacie (d’après Lecorché).