De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe.

  • Germe, L.
Date:
1887
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe. Source: Wellcome Collection.

    47/52 (page 45)
    Je termine, Messieurs, en vous rappelant que c’est surtout aux médecins que doit s’appliquer ce beau passage de Cicéron : Homines ad deos nulla se proprius accedunt quam salutem hominibus dando. Pour mériter cette belle application il faut, ne l’oublions point, nous en rendre digne ; c’est-à-dire exercer la médecine avec sagesse,Mais — sachons-le bien—ce n’est pas sans efforts qu’on peut atteindre un but aussi noble et aussi élevé ! De même que le bonheur et le savoir, la dignité et l’habileté dans l’art,ainsi que la bonté, ne s’acquièrent pas sans travail. Ces vertus sont des biens que nous vend la nature, Il n’est point ici-bas de moissons sans culture. Efforçons-nous donc de cultiver et de développer en nous, par l’étude et la réflexion, par l’exercice et l’habitude, les impres¬ sions et les sentiments délicats du vrai, du beau, du juste et de la bienveillance. Non seulement cette haute culture intellectuelle et morale nous permettra d’accomplir la tâche que devrait s’imposer tout être raisonnable, c’est-à-dire, le développement de l’ensemble de ses facultés et l’accord dans leur fonctionnement ; mais elle nous rendra le bien facile à faire, en faisant de nous des hommes à même de connaître les désordres qui troublent si souvent la machine humaine, d’y rétablir l’harmonie, et de contribuer ainsi au bien général de l’humanité. Aussi, Messieurs, j’ai la ferme espérance que les membres de la Médico-scientifique qui sont animés par le sentiment de la dignité médicale, et veulent rester purs et irréprochables dans l’exercice de leur art, auront à cœur de suivre les exemples et les conseils de l’ancien collège des médecins de Blois, de l’an¬ cienne académie de chirurgie,du collège des médecins de Philadel¬ phie, du Congrès médical de France, de l’Académie de médecine de Bruxelles,et de bien d’autres sociétés savantes; j’aime à penser qu’ils tiendront à honneur de rester fidèles aux nobles traditions de notre société ; qu’ils se feront un devoir de travailler au dé¬ veloppement et au maintien de la dignité professionnelle, et qu’ils n’hésiteront pas à repousser et à flétrir toutes les atteintes et les écarts inspirés par les passions malveillantes ou malsaines. Arras. — lmp. Sueur-Charruey, Petite Place, 20 et 22.