De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe.

Germe, L.

Date:: 1887

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Credit: De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe. Source: Wellcome Collection.

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conduite aux médecins des générations à venir comme un funes¬ te exemple à éviter. Pline nous a transmis les noms de ces médecins charlatans qui ont exploité les romains si audacieusement et si fructueusement ; il nous a fait connaître le fils d’un cardeur de laine, Thessalus, qui garda toujours l’empreinte de sa basse origine et de sa gros¬ sière éducation. Galien se chargea aussi de stigmatiser ce char¬ latan qui n’avait pour disciple que des valets de chambre hors de * service,et à qui il promettait d'apprendre la médecine en six mois. «Il se donna sur son tombeau, dit Pline, qui est le long de la voie appienne, lo titre d’Iatronice (vainqueur des médecins). Au¬ cun histrion, aucun palefrenier des cavales ducirque n’avait,quand il sortait en public, un cortège plus nombreux (1)». 11 fut éclipsé par Crinas de Marseille qui laissa on mourant dix millions de sesterces (2.100,000 fr.), après en avoir dépensé pres¬ que autant à construire les murs de sa ville natale et à en bâtir d’autres. De pareils succès tentèrent un autre Marseillais, Char- mis, qui fit invasion dans Rome et devint célèbre en faisant 10 contraire de ses prédécesseurs. «Il n'est pas douteux, ajoute Pline, que tous ces gens-là, cherchant la vogue par quelque nouveau¬ té, l’achetaient aux dépens de notre vie. il est évident que le premier d’entre eux habile à pérorer devient aussitôt l’arbitre de notre vie et de notre mort. .Dans le fait c’est le seul art où on en croit tout d’abord quiconque se dit expert, quoique jamais l’imposture no soit plus dangereuse. Mais c’est ce qu’on n’envi¬ sage point, tanton est séduit par la douceur d’espérer.Il n’y a d’ail¬ leurs aucune loi qui châtie l’ignorance, aucun exemple de punition capitale.je passerai même sous silen¬ ce l’avarice, les marchés cupides quand la destinée est pendante, les douleurs taxées, les arrhes prélevées sur la mort, et ces se¬ crets du métier, par exemple : déplacer seulement, au lieu de l’extraire, le corps opaque dans l’œil. (2)» Ces jugements de Pline, sur les médecins de Rome, ont été considérés comme trop sévères. Toutefois nous partageons sur (1) Histoire naturelle, traduction Littré II p. 298 Paris. 1850 (2) Loc. citp.298 et suiv.