De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe.

Germe, L.

Date:: 1887

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Credit: De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe. Source: Wellcome Collection.

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justes et féroces. (1)» ; honneur à la mémoire de ce digne méde¬ cin qui, au nom de la science, s’efforça de faire respecter la digni¬ té humaine dans de malheureux malades, et eut le courage d’en¬ tamer une lutte, qui, après des efforts séculaires, s’est terminée par le triomphe de la raison et de la justice ! Le Pas-de-Calais a fourni, il y a deux siècles, un médecin qui, par sa haute et profonde dignité, fait honneur à notre profession et à notre département. C’est Georges Mareschal, né à Calais en 1658, nommé premier chirurgien de Louis XIV en 1703, et fon¬ dateur de l’académie de chirurgie dont il présida la séance d’inau¬ guration le 18 décembre 1731. Dans la cour du roi soleil, foyer de corruption et d’intolérance religieuse, Mareschal sut toujours maintenir la dignité de son art à une hauteur qui a frappé ses contemporains. Saint-Simon le peint dans ses mémoires, « comme le premier des chirurgiens en habileté et en réputation ; comme un homme plein d’honneur, d’équité, de probité et d’aversion pour le con¬ traire ; droit, et fort' capable de servir, et, par équité ou par amitié, de se commettre très-librement à rompre des glaces auprès du roi, quand il se fut bien initié.» Parmi les traits qui peignent la dignité do ce célèbre chirurgien je vous en citerai deux. Il était chirurgien du roi depuis un an à peine lorsqu’il fut mandé pour amputer la jambe à une religieuse de Port-Royal. Les courtisans instruits de'ce cas s’efforcèrent de dissuader Mareschal en lui représentant qu’il se compromettrait en allant porter les secours de son art dans une congrégation maudite par la cour ! ! ! L’honnête chirurgien ne tenant aucun compte de ces conseils résolut de répondre à l’appel qui lui était fait, et conta l’affaire au roi qui le laissa libre de se rendre à Port-Royal. Le second fait encore plus d’honneur à la dignité de son carac¬ tère. C’était en 1710 ; le dauphin, le duc, la duchesse de Bourgo¬ gne et leur fils ainé venaient de mourir coup sur coup. Sur les bruits mis en circulation par Me de Maintenon et ses partisans, la cour et l’opinion publique accusèrent hautement d’empoisonne¬ ment le duc d’Orléans, sous prétexte qu’il avait un laboratoire (1 ) Conférences historiques p. 383 Paris 1866.