De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe.

  • Germe, L.
Date:
1887
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Credit: De la dignité et du charlatanisme en médecine / par L. Germe. Source: Wellcome Collection.

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    être basées sur les lois naturelles ; sur la connaissance de l’hom¬ me, de ses besoins, de ses facultés, de ses habitudes, de ses mœurs et de ses croyances ; elle éclaire et conseille l’adminis¬ tration dans toutes les questions d’hygiène et de salubrité publi¬ ques ; elle éclaire les magistrats dans une foule d’affaires où l’application des lois est subordonnée à ses décisions. Partout, elle est à même de prendre en main les intérêts les plus chers de l’être humain ; elle se montre sensible aux cris de la douleur ; elle écoute les plaintes du malheur ; elle reçoit les confidences de la misère et de l’infortune, celles du chagrin et du désespoir ; elle apporte la guérison chez les uns ; aux autres toujours des consolations et des calmants ; elle sauve l’honneur, la liberté et quelquefois la vie d’un citoyen, menacés par la calomnie, l’ignorance ou la passion ; elle contribue à protéger les sociétés contre la cupidité des falsificateurs, contre le crime, contre l’insalubrité et contre les épidémies ; partout enfin elle exerce, ou elle est à même d’exercer une action qui peut tou¬ jours être bienfaisante, toujours utile, et qui est souvent néces¬ saire. Dites-moi, Messieurs, s’il est une science, s’il est un art qui soient aussi essentiellement humains que la médecine ? Dites- moi s’il en est un qui exige des connaissances aussi variées et aussi étendues, qui offre un objet aussi vaste, qui présente des difficultés aussi grandes, et qui soit aussi utile, aussi nécessaire à l’homme ? Et, convenez qu’une telle science ne peut être culti¬ vée avec succès, qu’un tel art ne peut être exercé avec fruit, et produire tout le bien qu’on a le droit d’en attendre, qu’autant que ceux qui l’étudient et l’appliquent seront animés d’un profond sentiment de respect de la personne humaine, en eux-mêmes et en autrui ; qu’autant que la dignité professionnelle sera élevée chez eux à la hauteur d’un Culte. Cette noble faculté, qui fait le plus grand honneur aux méde¬ cins qui la possèdent, est pour le public, je le répète, la meil¬ leure et la plus sûre des garanties. Cette garantie lui est d’au¬ tant plus nécessaire que la médecine est un art que les ignorants habiles, que les charlatans peuvent, malgré les maux qu’ils causent, exercer avec une fausse apparence de succès qui en