Hémophilie articulaire / par Pierre Cruet.

  • Cruet, Pierre.
Date:
[1910]
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Credit: Hémophilie articulaire / par Pierre Cruet. Source: Wellcome Collection.

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    mentest énorme, véritablement effrayant; la douleur est telle qu’elle nécessite 2 à 3 centigrammes de morphine par jour; l’atrophie musculaire, surtout dans l’hémarthrose du genou, est extrême, et l’on aboutit, si l’on n’intervient pas par le massage léger immédiat, comme le préconise M. Fège, à une véritable anxylose par épaississement du surtout fibreux, rétraction ligamenteuse, dépôt de fibrine dans les culs-de sac, atrophie musculaire persistante. C’est, au fond, le tableau de l’hémarthrose traumatique, prenant des propor- tions inusitées par suite du processus hémophilique. On voit donc qu’en réalité les deux variétés d’athropa- thies hémophiliques diffèrent : 1° Par la cause. A) Pas de trauma ou trauma léger, marche prolongée, dans Tarthro- pathie spontanée. B) Heurt grave, entorse dans l’arthropathie provoquée. 2° Par le moment d'apparition de l’hémarthrose. A) Tardif, cinq, six jours après la marche prolongée, le léger effort, dans le cas d’arthropathie spontanée. B) Immédiat, dans le cas d’arthropathie provoquée. 3° Par Vacuité des phénomènes. A) Hémarthrose d’intensité moyenne, dans Tarthropathie spontanée. B) Hémarthrose considérable, dans Tarthropathie provoquée. 4° Par la durée. A) La période aiguë durant ordinairement huit jours, rarement plus de quinze, dans Tarthropathie spontanée. B) Durant quinze à dix-huit jours, dans Tarthropathie provoquée. 5° Par Vévolution. A) Restitutio ad integrum de l’article-, dans le cas d’arthropathie spontanée, sauf dans la forme chronique. B) Pseudo-ankylose avec persistance de mouvements peu étendus dans Tarthropathie provoquée par entorse grave, au cas, bien entendu, où elle n’est pas soignée. k ¥ * On voit donc que l’hémophilie articulaire, déjà inquiétante dans sa forme spontanée, puisqu’elle peut aboutir, à la longue,, dans certains cas heureusement rares, à l’ankylose, est re- doutable, si elle est provoquée par un traumatisme grave, une entorse, puisque le résultat, dans les cas non traités — et l’hémophile redoute ordinairement le massage — est la pseudo ankylosé, avec perte fonctionnelle presque complète du membre.