Le paludisme / par H. Vincent et J. Rieux.

  • Vincent, H. (Hyacinthe), 1862-1950
Date:
[between 1900 and 1920?]
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Credit: Le paludisme / par H. Vincent et J. Rieux. Source: Wellcome Collection.

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    préoccupent les médecins sont les rapporls du paludisme avec la fièvre ty- plioïde (Dulroulau 1850, Neller 1855, Frison (1866) l’anatomie pathologique de la malaria (Kelscli et Ivi'ener), enfin la recherche de son agent pathogène. Cette dernière préoccupation avait depuis longtemps hanté l’esprit des savants. L’idée que le paludisme est la conséquence de la pénétration dans l’organisme humain d’un élément vivant se trouve déjà exprimée par les auteurs les plus anciens (Yitruve). Mais elle prend corps surtout au xixe siè¬ cle. Les serafici des Italiens au début de ce siècle, des spores végétales, les algues febrigènes de Salisbury ( 1862), de Bafestra (1870) et de la mission lyon¬ naise de 1872, enfin le Bacillus malariæ de Ivlebs et Tomasi Crudeli (1879), qui a provoqué en Italie une somme de travaux assez considérables, ont été incriminés successivement. Tous, et les autres, sont passés dans l’ombre, puis dans l’oubli, à la suite des mémorables travaux de A. Laveran(1 2), qui consa¬ crent l’étape la plus importante dans l’histoire du paludisme. En 1880, A. La- veran, médecin-major de lro classe à l’hôpital de Constantine, étudiant la mélanémie, que Frerichs, Léon Colin, Kelsch décrivaient comme caracté¬ ristique de la malaria, découvrit dans le sang des paludéens des éléments nouveaux, qui avaient été confondus avec des leucocytes mélanifères, ou bien étaient restés inaperçus. A. Laveraneul le haut mérite non seulement de les décrire, mais surtout d’affirmer la spécificité, dans la malaria, de ces para¬ sites si nouveaux. A la lecture de ses mémoires, l’on reconnaît, tels que nous les dénommons aujourd’hui : les gamètes en croissant , les microgamétocytes émettant des corps flagellés ou microgamètes, les macrogamètes immobiles, enfin les schizontes. « (Lest un peu avant les accès de fièvre et au début de ces accès, qu’on a le plus de chance de les y rencontrer. Chez les malades atteints de fièvre palustre rebelle, les parasites existent quelquefois en per¬ manence dans le sang; ils disparaissent rapidement sous l’influence delà médication quinique » (-). « La relation qui existe entre la présence dans le sang des nouveaux parasites que j’ai décrits et les accidents de l’impalu- disme me paraît, dit-il, indiscutable. En effet, les parasites, très bien carac¬ térisés au point de vue morphologique, existent toujours dans le sang des malades atteints de fièvre palustre, et ne se rencontrent jamais dans le sang des malades atteints d’affections étrangères à l’impaludisme ». [A. Lave¬ ra n (3)]. Il n’y a rien à changer à ces descriptions faites à une époque où aucun parasite, sauf le spirille d’Obermeyer, n’avait été découvert dans le sang. Après une période d’incertitude et- de septicisme, où elle rencontra des adversaires principalement chez les médecins italiens, partisans du bacille de Klebs et de T. Crudeli, la decouverte de A. Laveran s’est imposée à la science. L’hématozoaire qu’il avait décrit avec une si haute précision fut trouvé dans tous les pays a malaria et dans le seul paludisme. Son étude fut d’abord approfondie dans l’organisme humain. Marchiafava et Colli (1885) le mirent en évidence par la coloration au bleu de méthylène. Golgi (1886) étu- 1. A. Laveran. Acad, de méd., 23 novembre et 28 décembre 1880,25 octobre 1881. Soc. méd. de.s Hop., 24 décembre 1880, 28 avril 1882. Acad, des sc., 1881 et 1882, etc. 2. A. Laveran. C. R. des séances de VAcad, des sc., 1881, p. ,627. 3. A. Laveran. C. R. des séances de VAcad. des sc., 1882. p. 737.