Rapport a l'Académie Royale de Médecine sur la peste et les quarantaines / fait au nom d'une commission par M. le Dr. Prus.

  • Prus, René-Clovis, 1793-1850.
Date:
1846
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Credit: Rapport a l'Académie Royale de Médecine sur la peste et les quarantaines / fait au nom d'une commission par M. le Dr. Prus. Source: Wellcome Collection.

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    âge et celles des temps modernes ne nous paraît pas d'une grande valeur; les maladies épidémiques, dans notre opi- nion , sont susceptibles de se modifier avec le temps, et ne présentent pas toujours les mêmes formes. C'était la manière de voir de Sydenham, qui se trouve même reproduite dans une des pièces annexées au rapport de la commission. De même , messieurs, qu'il y a eu des typhus, des fièvres jaunes, des fièvres putrides, typhoïdes, différentes par plusieurs sym- ptômes, quand c'était au fond la même affection, de même aussi il y a eu, d'après les historiens, différentes variétés de peste: nous citerons la peste noire de 13^7, la peste iugui- naire de Grégoire de Tours, le feu sacré, le feu de saint Antoine, qui sont autant de dénominations imposées dans des temps d'ignorance à la maladie qui nous occupe ; enfin la peste d'Athènes, décrite par Thucydide, qui, à notre avis, n'est point un typhus, comme on l'a prétendu, mais la même fièvre pestilentielle que décrivit le chroniqueur Sigebert en 1089 sous le nom de feu sacré, lequel avait ravagé la Lor- raine . si on rapproche, en effet, les symptômes de ces deux épidémies, on les trouve presque semblables. Divisés d'opinion sous quelques points historiques, nous sommes à peu près d'accord avec la commission sur la ques- tion pathologique ; la peste, pour nous, est une maladie épi- démique, non contagieuse dans la rigueur du mot, qui peut se propager par infection, hors des foyers épidémiques, et qui est comparable sous plusieurs rapports au typhus et à la fièvre jaune. A cette occasion , nous témoignons notre sur- prise relativement à la confusion qu'on a supposé exister entre les mots contagion et infection; et comme, en cette matière, les exemples valent mieux que les définitions, eu voici deux que nous proposons pour faire ressortir la diffé- rence qui existe entre ces deux modes de propagation mor- bifique : un individu touche un pestiféré, reste avec lui quelques instants seulement, ou bien se sert des vêtements qui ont été à son usage, etc., sans contracter la peste, quoi- qu'il se soit, rigoureusement parlant, exposé au contact de choses contaminées ; un autre reste assez longtemps dans