Oasis de l'enfance : fondation sur les bords de la Marne d'une villa des nourrissons.

Date:
[between 1850 and 1859?]
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Oasis de l'enfance : fondation sur les bords de la Marne d'une villa des nourrissons. Source: Wellcome Collection.

Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.

    4/12 (page 4)
    soleil, le bon air, le feu, et quelquefois le pain, est souvent l’asile du nouveau-né. Il n’arrive que trop fréquemment que la rançon du pauvre enfant est la seule ressource pour faire vivre toute une fa- mille; une cruelle parcimonie dans les soins qu'il exige altère sa santé, ou bien ces fausses mères, poussées par le besoin et la misère, cherchent quelques autres ressources dans les travaux des champs, et les enfants qu’on leur confie sont ainsi abandonnés aux soins de vieillards infirmes ou d’autres enfants en bas âge, quand ils ne sont pas délaissés pendant plusieurs heures, exposés aux flammes et à la voracité d’immondes animaux. Et, par ce transport à de grandes distances, les liens de famille sont déchirés ; ces faibles enfants sont exilés pendant quinze ou vingt mois du foyer domestique; les frais onéreux du voyage, le labeur de chaque jour empêchent beaucoup de parents d’aller les visiter; beau- coup ne doivent plus jamais les revoir I Ajoutez que pendant les sai- sons rigoureuses, il est arrivé que des nouveau-nés ont été exposés aux plus cruelles péripéties dans le trajet difficile des chemins de traverse déserts et ardus. Oui, bien tristes sont les conséquences de l’absence du contrôle vigilant de l’œil maternel ! Il n’est pas de médecin qui n’ait à assister presque tous les jours au spectacle navrant des souffrances de ces pe- tits déportés sous un toit étranger, et du désespoir des familles quand on leur ramène leurs enfants, que leur cœur ose à peine reconnaître. Quoi de plus pénible, en effet, que de voir ces faibles créatures ca- chectiques, plaintives, la face flétrie,, les yeux caves, les membres décharnés, des plaies sur presque tout le corps, souvent estropiés, idiots, défigurés par des brûlures, conservant à peine un souffle de vie, et amenés par l’incurie, la. misère ou les préjugés des nourrices à un degré de marasme tel, que leur retour précipité, les soins les plus tendres et les plus actifs ne peuvent retarder la mort que de quelques heures, prolonger l’agonie de quelques semaines, au plus de quelques mois, et que les organisations qui survivent en conser- vent les traces profondes et ineffaçables 1 II L’allaitement par les femelles d’animaux peut être merveilleuse- ment organisé, à l’égard des enfants, pour remédier à tant de maux. En Irlande, en Suisse, en Allemagne, et aussi dans plusieurs vil-