Traité de l'expérience en général, et en particulier dans l'art de guérir ... / Traduit de l'allemand par M. Le Febvre de V[illebrune].

  • Zimmermann, Johann Georg, 1728-1795
Date:
1817
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Credit: Traité de l'expérience en général, et en particulier dans l'art de guérir ... / Traduit de l'allemand par M. Le Febvre de V[illebrune]. Source: Wellcome Collection.

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    cantons , me dit, à sa soixante-douzième année , qu'elle avoit toujours été très-délicate jusqua sa vingt-cinquième année; que dès lors elle étoit tombée dans une mélancolie terrible qui lui dura un an; que, pendant le cours de celte année-là, elle avoit pris quantité de drogues qui lavoient guérie ; mais que depuis ce temps-là, elle avoit conservé une âme T tran¬ quille dans les plus grandes adversités, qu’il ne lui étoit plus possible de verser une seule larme. Cette dame, que j’ai vi¬ sitée pendant quelques mois de suite , étoit d'aiiieurs aussi alerte et aussi gaie , à son âge, qu’une fille de vingt ans. S’il y a des maladies qui diminuent la sensibilité du tem¬ pérament , il en est aussi d’autres qui l’augmentent considé¬ rablement. Les maladies agissent tantôt sur l’esprit, tantôt sur les passions, et toujours sur quelque faculté qui dépend de l’organisation , qui détermine les sens individuels , les senti- mens, les penchans et les passions. On voit partout combien le rachitis développe l’esprit des enfans, comme j’ai eu lieu de l’observer plusieurs fois , mais non en tous les cas. J’ai au contraire vu des enfans les plus modérés et les plus aimables, devenir revêches et intraitables dans des maladies vermi¬ neuses, ou à la suite d’obstructions aux glandes du mésen¬ tère. Des filles également douces et modestes, sont aussi de¬ venues à mes yeux de véritables furies , par la suppression de leurs règles. Un homme d’un caractère fort traitable , et qui en avoit toujours bien usé envers son épouse , fut si. changé, il y a quelque temps, à la suite d'une fièvre de mau¬ vais caractère , qu’il se passa plusieurs mois avant qu’il lui dît une seule parole modérée : c’étoit toujours de sa part les caprices les plus fantasques et les paroles les plus dures dont il usoit envers elle ; ses amis même n osoient lui parler sans craindre de l’oflenser. L’imagination peut même être si frappée d'un ancien mal réel, que l’on craint continuellement de n’en être pas guéri, ou qu’on se représente au moins certaines suites de ce mal comme encore existantes. Plusieurs médecins ont remarqué comme un phénomène qui mérite attention, que ceux qui ont été guéris de la vérole, ou de quelques maux vénériens, s’imaginent (y) toujours ne pas l’être , et avoir des reliquats