L'électricité a la portée de tout le monde / par Georges Claude ; courant continu, courants variables, courants alternatifs simples et polyphasés, le radium et les nouvelles radiations.

  • Claude, Georges, 1870-1960.
Date:
1906
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Credit: L'électricité a la portée de tout le monde / par Georges Claude ; courant continu, courants variables, courants alternatifs simples et polyphasés, le radium et les nouvelles radiations. Source: Wellcome Collection.

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    Si VOUS constituez l'électrode négative d'une pile par une lame de zinc ordinaire^ il vous sera aisé de constater que cette lame se dis- sout dans le liquide très rapidement, sans se soucier le moins du monde si la pile travaille sur un conducteur extérieur ou si, au con- traire, elle n'a à fournir aucun courant, étant, comme on dit, à circuit ouvert. De là, l'expression qu'une telle pile use à circuit ouvert^ défaut bien grave, puisqu'elle consomme des produits coûteux et ne nous donne rien en échange. Voilà un point de ressemblance fâcheux avec la plus noble conquête de l'homme, le cheval... de fiacre, qui, à l'écurie ou dans l'exercice de ses fonctions, avale son picotin d'avoine avec la même avidité. Amalgamons., au contraire, préalablement notre lame de zinc sur toute sa surface, en la brossant avec une brosse dure dans une cuvette renfermant du mercure et de l'acide suli'urique étendu. En employant cette lame comme électrode négative dans une pile à deux liquides, nous constaterons qu'elle ne s'use plus que très peu — pas du tout dans certaines piles — lorsque l'élément ne débite pas. Pour qu'il y ait usure, il faudra que nous fassions débiter la pile. On peut expliquer cela approximativement en remarquant (voir p.30) que, quand la pile ne débite pas, c'est sur le zinc que se dégage l'hydro- gène, lequel a lestement recouvert le métal de la gaine gazeuse que nous connaissons bien. De là, impossibilité pour le liquide d'arriver au métal et, par suite, cessation de l'attaque. C'est donc encore une sorte de polarisation qui intervient ici, mais polarisation protectrice celte fois, et presque instantanée, puisque le gaz n'a qu'à rester là même où il est produit. Dès l'instant, au contraire, où l'on fait débi- ter, le gaz se porte, comme nous le savons, sur l'autre électrode et permet à l'action chimique de s'exercer à nouveau avec vigueur, sur la surface redevenue nette du métal négatif. La pile, dans ces nouvelles conditions, ne dépense donc plus que proportionnellement à ce que nous lui demandons : elle cesse, à peu près, de brûler ses produits dès que nous avons fini de nous en ser- vir, et ceci, sans que nous ayons à nous en occuper. Ce n'est donc plus au lamentable cheval de fiacre qu'il convient de comparer la pile perfectionnée par l'amalgamation du zinc, mais à l'automobile, qui ne dépense que lorsqu'il travaille et ne songe pas, au repos, à absor- ber sa réserve de pétrole. Mais, pour que tout ceci soit exact, il faut que l'amalgamation soit entretenue soigneusement. Quelquefois, dans ce but, la partie inférieure du zinc plonge dans un petit récipient rempli de mercure, d'où ce métal monte par capillarité sur toute la surface de l'élec- trode (Radiguet). Une autre pratique, très recommandable, consiste à amalgamer le zinc dans la masse : on fait bien sécher le mercure, afin d'éviter les projections, on l'enferme dans un cornet de papier et, au moyen