La Chine : son histoire, ses ressources / Louis Strauss.

  • Strauss, Louis.
Date:
1874
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: La Chine : son histoire, ses ressources / Louis Strauss. Source: Wellcome Collection.

    437/470 (page 427)
    gement payés et mieux nourris que dans les autres manufactures. Ils travaillent depuis six heures du matin à six, quelquefois huit heures du soir. Dans cet espace de temps, le tisseand confectionne un morceau d’étoffe d’un mètre de longueur sur 60 centim. de largeur. L’ouvrier employé dans les fabriques de tabletterie en ivoire travaille depuis 7 heures du matin jusqu’à 2 heures, de 3 à 6 et de 7 à minuit, soit 15 heures de travail sur 24. Le salaire varie de 20 à 100 piastres (110 à 550 frs.) plus la nourriture et le logement dans l’atelier sur de mauvais grabats installés sur des planches. Les bons ouvriers obtiennent journellement une heure pour aller fumer l’opium et, de temps en temps, quelques jours pour aller visiter leurs femmes qui habitent généralement la campagne. L’ouvrier n’aj qu’une femme ; les boutiquiers et marchands le plus souvent deux : Tune à petits pieds, l’autre à grands pieds. L’ouvrier chinois consomne tous les mois 40 à 45 livres de riz et 20 à 30 livres de légumes, 3 à 8 livres de poisson, 2 à 5 livres de viande de porc. Son régime alimentaire est donc assez pauvre en azote et peu répa- rateur et cependant les ouvriers chinois manifestent une grande vigueur musculaire ; ils exercent constamment leur force, les manoeuvres courent avec une rapidité pro- digieuse sans paraître gênés de la charge qu’ils portent ; pour soulager leurs efforts, ils poussent des cris guttu- raux et saccadés, et pour eux l’intermittence du travail est une règle générale due peut être à la nourriture et aux conditions climatériques du pays. L’activité, l’intelligence, la patience et le bon marché, voilà donc les grandes qualités de l’ouvrier chinois, qui, comme nous l’avons dit dans la première partie de ce travail, émigre assez volontiers, pour aller ramasser un petit pécule à l’étranger.Que nos industriels le sachent