De la médecine et des sciences occultes à Montpellier dans leur rapports avec l'astrologie et la magie / par A. Germain.

  • Germain, A. (Alexandre), 1809-1887.
Date:
1872
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Credit: De la médecine et des sciences occultes à Montpellier dans leur rapports avec l'astrologie et la magie / par A. Germain. Source: Wellcome Collection.

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    vaste et de multiple à l’égal de ce domaine. 11 paraissait, d ailleurs, si facile d’y englober toutes les existences à prestige! Jeanne d’Arc n a-t-elle pas été brûlée, à titre de sorcière et de magicienne? Le pape Silvestre II, notre illustre et savant Gerbert, et après lui Grégoire Vil, furent de même traités de magiciens Les sciences occultes ! Qui en a plus fait usage et plus abusé que Montpel¬ lier? Ce serait un long travail que de recueillir là-dessus tous les rensei¬ gnements disséminés dans les ouvrages de nos docteurs, depuis Arnaud de Villeneuve jusqu’à Laurent Joubert. C’est par les sciences occultes surtout que s’est exercée parmi nous l’action des médecins juifs et arabes. J’ai déjà essayé, dans mon Histoire de la Commune de Montpellier, de marquer l’influence de la kabale et de l’astrologie sur la médecine du moyen âge. Il n’était pas rare alors de consulter les astres avant d’admi¬ nistrer un médicament. On avait même recours, en certaines circonstances, à des procédés plus bizarres encore. Gilbert d’Angleterre, par exemple, l’un des principaux médecins du xuie siècle, et l’auteur longtemps célèbre d’un grave Compendium médical, faisant autorité dans les écoles, prétendait guérir la léthargie en attachant une truie dans le lit du malade. 11 conseillait, en outre, pour vaincre la stérilité ou l’impuissance, de se suspendre au cou un papier ou parchemin, sur lequel on aurait tracé avec du suc de grande consolide les mots et les signes de croix suivants : j Dixit Dominus : Crescite : f uthihotli f et multiplicamini -j- thabechai -j-et replete terram f amath j. L’usage des amulettes ne date donc pas d’hier. On en faisait jadis un très- fréquent emploi en médecine. Mais ce n’était pas sur ce point-là que la science se montrait le plus audacieuse. Arnaud de Villeneuve ne se vanta-t-il pas d’avoir trouvé le moyen de faire de l’or? 11 aurait même porté bien plus haut ses visées, s’il était vrai, comme on le lui attribue légendairement, qu’il eût entrepris de former un homme avec une combinaison de sperme et de certaines drogues, chauffée dans une cornue, devançant ainsi les essais des prétendus créateurs du fabuleux homunculus1 2. 11 nous reste de lui, entre 1 Voy. Gabriel Naudé, Apologie pour les grands hommes soupçonnés de magie, Amsterdam, 1712, in-8°, pag. 389 sq. 2 Voy., au sujet de Y homunculus, les curieux témoignages rassemblés par M. Louis Figuier dans son intéressant volume sur Y alchimie et les alchimistes, Paris, 1860, pag. 78-82. — Le