Étude clinique du cancer de l'intestin ... / par Armand Fleur.

Fleur, Armand, 1853-

Date:: 1879

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Credit: Étude clinique du cancer de l'intestin ... / par Armand Fleur. Source: Wellcome Collection.

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d’esprit, un peu de bizarrerie parfois, même en bonne santé. Il y a deux ans, elle perdit sa sœur unique, d’une tumeur fibreuse de l’utérus. (Etait-ce un cancer?) Sous l’influence de son chagrin, elle tomba dans une mélan¬ colie profonde, avec idées de suicide. Déjà, plusieurs années auparavant, elle avait passé par une phase de tristesse qui avait duré plusieurs mois et avait été suivie d’une période d’excitation cérébrale. M. Potain avait alors remarqué la pré¬ sence du sucre dans les urines. Tout l’hiver de 1876 se passa dans cette mélancolie. Elle était taciturne et sombre, ne recevait personne et restait som¬ nolente. Brusquement, le 12 mai dernier, elle se réveilla active, alerte, causant beaucoup avec une grande volubilité, écrivant à tous ses amis, ne dormant plus et présentant une activité intellectuelle excessive, sans incohérence cependant. C’est à ce moment que je la vis pour la première fois. Elle me reçut d’abord assez brusquement ; puis, passant d’une extrême mé¬ fiance à une confiance absolue, se laissa examiner complète¬ ment, me donnant des détails très intimes et racontant, par exemple, que, jusque-là, elle avait été voltairienne, mais qu’elle se sentait convertie par l’âme de sa sœur qui lui était apparue sous la forme d’une fleur d’oranger. Insomnie des plus persistantes à la suite de cette excitation cérébrale. En effet, pendant tout le mois de juin et une partie de juillet, malgré l’opium, le bromure de potassium, la morphine, le chloral, il fut impossible d’obtenir plus de deux heures de sommeil par jour. Pendant ce temps, le diabète se manifestait sur une glyco¬ surie peu considérable et qui n’était pas permanente. Ainsi, au commencement de juin, on trouvait du sucre dans l’urine ; le 20 juin et le 5 juillet, il n’y en avait plus ; le 11 juillet, on en retrouvait de nouveau. La soif était très vive, les urines abon¬ dantes, mais pas d’appétit ni de sommeil (pouls toujours à 120 depuis plus d’un mois). Vers le 15 juillet, la malade se plaignit d’avoir de la diar¬ rhée depuis quelques jours. C’était là un symptôme qu’elle avait déjà ressenti à plusieurs reprises dans le courant de l’hi- 2 FLEUR