Des papillomes : aperçu clinique / par le Dr. Gillet de Grandmont.

Gillet de Grandmont, Anatole Pierre, 1824-

Date:: [1872?]

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Credit: Des papillomes : aperçu clinique / par le Dr. Gillet de Grandmont. Source: Wellcome Collection.

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confia au mari le soin de pratiquer, matin et soir, une cautéri¬ sation au nitrate d’argent. Cette médication fort douloureuse eut pour conséquence de faire pulluler les papillomes non- seulement sur la muqueuse des organes, mais encore sur tous les téguments de la région. C'ette malade guérit promptement par la destruction des papillomes au moyen du moxa soufré. Je me suis assuré depuis qu’il n’y a pas eu de récidive. Les papillomes se montrent encore sur d’autres muqueuses. Parmi les plus intéressants, il reste à signaler ceux de la lan¬ gue. Ils affectent généralement la forme villeuse et présen¬ tent une telle vascularité que le chirurgien doit se mettre en garde contre l’hémorrhagie après l’excision. L’excisioion seule est, du reste, le plus souvent insuffisante ; l’observation sui¬ vante en fournit la preuve : M. C..., collégien de 17 ans, me fut adressé en 1865 pour un petit papillome qu’il portait sur le dos de la langue. Cette végétation villeuse, rouge et aplatie, ayant le volume d’une fève, gênait fortement la mastication, pendant laquelle elle devenait turgide, principalement au con¬ tact des aliments épicés. Une première fois ce papillome avait été excisé par un chirurgien douze heures après la ligature du pédicule. L’opération avait été suivie d’une hémorrhagie qui, peu grave au début, était devenue inquiétante par sa persis¬ tance (elle avait duré plus de cinq heures) ; quelques semaines après le papillome existait de nouveau. Une cautérisation alca¬ line énergique détruisit la tumeur. J'ai revu souvent ce jeune homme depuis 1865, jamais cette végétation n’a reparu. Cette vascularité rend compte de certaines hémorrhagies de la vessie que l’on déclare souvent essentielles et qui sont dues à la présence sur la muqueuse vésicale de papillomes très- friables. Quelques hémorrhagies utérines trouvent aussi leur explication dans le même phénomène. Recamier les attribuait à des polypes qu’il détruisait à l’aide de la raclette. Le larynx peut être également le siège de papillomes. Ces derniers se rencontrent le plus souvent sur le bord tranchant des cordes ou à l’angle antérieur des lèvres vocales et se pré¬ sentent sous l’aspect framboisé. On les a longtemps confondus avec les polypes ; mais ceux-ci se distinguent au laryngoscope par leur forme arrondie, leur surface lisse et leur teinte blan¬ châtre. La consistance des papillomes est variable ; mais quel¬ quefois leur tissu offre tant de résistance que la méthode d’arrachement généralement pratiquée pour les tumeurs du larynx est insuffisante : tantôt la pince n’enlève que des por-