Commentaires des propositions de pathologie, consignées dans l'examen des doctrines médicales / par F.-J.-V. Broussais.

  • Broussais, F. J. V. (François Joseph Victor), 1772-1838.
Date:
1829
    No text description is available for this image
    (3g) mais revenir sur eux-mêmes, la désorganisation aurait encore lieu. Toutefois, il faut convenir que ce genre d'altération est beaucoup moins fréquent que celui que produisent les irritations primitives, dans lesquelles le phénomène de l'inflammation, qui n'est que secondaire dans le premier cas , joue le principal rôle. Les parties paralysées peuvents'in. filtrer et s'atrophier, ce qui fournit encore un genre de désorganisation passive. Quelquefois aussi on y voit naître des phlegmasies qui languissent et pas- sent de suite à la gangrène ; mais ce dernier genre d'altération est fort rare, et c'est sur tous ces cas que l'on se fonde pour affirmer, dans cette propo- sition , que les congestions morbides passives peu- vent désorganiser, mais beaucoup moins que les actives. On n'a nullement entendu vouloir désigner les tumeurs lymphatiques, glanduleuses ou autres. Ces affections sont rangées parmi les irritations primitivement actives et nées sous l'influence des stimulans : le mouvement organique qui les pro- duit est rapproché de la phlegmasie et désigné par le terme de subinflammation. Nous allons en parler incessamment. Lorsqu'un organe s'est laissé engorger, soit par un obstacle au cours des fluides qui les retient dans son tissu, soit par la débilité qu'entraîne toujours l'inaction, comme dans les cas cités plus haut, ses vaisseaux propres, sanguins, lymphatiques ou ex- créteurs ; ses cellules, ses aréoles, peuvent se rom- pre ; des fluides peuvent s'y concréter, d'autres s'y décomposer; des formations de corps étrangers y
    peuvent avoir lieu. Toutescescausesréuniesamènent sans doute une désorganisation; mais si les chan- gerons que cet organe vient d'éprouver n'y réveil- lent pas un mouvement, inflammatoire ou subinflam- matoire, cette désorganisation ne fait jamais des progrès rapides. L'organe se trouve converti en une espèce de corps étranger qui peut être supporté pendant fort long-temps, à moinsqu'iln'incommode un viscère de premier ordre, des cordons nerveux considérables, ou qu'il n'oppose un grand obstacle au cours des fluides. Dire que la congestion passive désorganise moins que l'active, c'est toujours dire que ceile-ci désor- ganise : voyons quelle est cette désorganisation et opposons-la à la précédente. Lorsqu'une érection vitale morbide a accumulé les fluides dans un tissu, îanutrition y est d'abord augmentée, ainsi que nous l'avons démontré plus haut; mais cette hypertrophie n'aboutit point à une augmention normale du vo- lume de la partie, car il est une loi qui le fixe d'une manière irrévocable; et d'ailleurs, en supposant que les parties n'eussent pas encore atteint leurs dimen- sions définitives, elles ne peuvent y parvenir que peu à peu, et la rapidité des congestions morbides ne saurait se prêter à cette lenteur de développe- ment. L'hypertrophie des tissus affectés d'érections vitales morbides devient donc bientôt anormale. Or cette dépravation du jeu des affinités organiques locales produit différens effets qui sont subordonnés à la structure des parties, à la vitalité du tissu dans lequel l'irritation s'est primitivement développée.
    No text description is available for this image
    No text description is available for this image