Les martyrs de la science : ouvrage illustré de trente-quatre gravures sur bois, compositions de Camille Gilbert ... / Gaston Tissandier.

  • Tissandier, Gaston, 1843-1899.
Date:
[1882]
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Credit: Les martyrs de la science : ouvrage illustré de trente-quatre gravures sur bois, compositions de Camille Gilbert ... / Gaston Tissandier. Source: Wellcome Collection.

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    PHILIBERT COMMERSON « C’est une femme! » Baret-Bonnefoi s enfuit, mais lhistoiie de cet incident étant parvenue aux oreilles de Bougainville, le serviteur, ou, pour vrai dire, la servante de Commerson, fut obligée d’avouer la vérité : — Je savais, dit-elle, à quels périls je m’exposais; mais j’étais seule au monde, l'amour de la science m’était venu. Baret-Bonnefoi avait toujours été serviteur fidèle. On lui par- donna; elle continua à remplir les fonctions d aide-naturaliste auprès de Commerson, qui rendit hommage à sa vertu en lui dédiant une plante nouvelle sous le nom de Davetici . « Image de Diane porte-carquois, dit-il, et de la sagace et austère Mineive ! » A Bio-de-Janeiro, à Bucnos-Ayres, Commerson recueillit de véritables richesses. Après vingt et un mois de navigation, après avoir parcouru dix mille lieues depuis son départ de Bochefort, il arriva à l’Ile de France, où le célèbre intendant de la colonie, Poivre, le retint. Le naturaliste fut chargé par le gouvernement français de continuer ses travaux à Madagascar. « Quel admirable pays! écrivait-il à son ami Lalande ; il mériterait à lui seul, non pas un observateur ambulant, mais des académies entières. » Commerson, après avoir fait une récolte considérable de richesses végétales à Madagascar, revint à l’Ile de France en 1771. Il se préparait à mettre en ordre ses matériaux scienti- fiques, à regagner la France, pour recueillir le fruit de ses efforts. L’Académie des sciences l’appela dans son sein, mais les fatigues et l’excès du travail, avaient ruiné sa santé. Au mo- ment de son élection à l’Académe, Commerson était mort depuis huit jours àl’ile de France (21 mars 177J). 11 avait senti depuis quelques mois que sa fin était proche ; les lignes suivantes extraites des dernières lettres qu’il écrivait à son beau-frère, sont l’écho d’un cri de douleur déchirant :