De la fatigue et de son influence pathogénique : thèse présentée au concours pour l'agrégation (section de médecine et de médecine légale) et soutenue à la Faculté de médecine de Paris / par M. Carrieu.

  • Carrieu, Marcel.
Date:
1878
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Credit: De la fatigue et de son influence pathogénique : thèse présentée au concours pour l'agrégation (section de médecine et de médecine légale) et soutenue à la Faculté de médecine de Paris / par M. Carrieu. Source: Wellcome Collection.

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    sans même avoir été blessés. La rigidité s'empare presque immé- diatemenl du cadavre, la putréfaction survient rapidement. A louverture des animaux on note que le sang noir et fluide remplit les vaisseaux artériels et veineux et surtout le cœur droit, mais les poumons ne sont pas plus congestionnés que les autres organes. Avant de succomber, on les voit pris de dyspnée, les naseaux sont largement ouverts et agités; les flancs battent avec précipitation, la respiration est haletante. Les battements du cœur sont tumultueux et énergiques, le pouls est plein, dur, petit, imperceptible. Les muqueuses sont injectées, les yeux fixes, les pupilles dilatées et tous les traits immobiles expriment l'angoisse. Les membres ne peuvent plus se mouvoir ; l'animal, insensible au danger qui lé menace ou aux excitations extérieures, s'arrête, vacille sur ses appuis et tombe le plus souvent immobile et inanimé, D'autres fois,les mouvements respiratoires se régularisent,demeurent plus profonds et plus lents ; la cyanose disparaît, le pouls se calme, la physionomie recouvre son expression et la vie se ranime. L'animal se redresse et en quelques instants, tous les phénomènes étant dissipés, il peut reprendre ses allures habituelles. Nous aurons du reste à revenir sur ce sujet à propos de la physiologie de la fatigue et de son influence morbide. Le surmenage atteint d'une façon à. peu près exclusive les animaux domestiques, et en particulier les grands solipèdes et ruminants qui sont nos instruments habituels de travail. C'est la fatigue à un état moins aigu que chez les animaux forcés. Le surmenage apparaît surtout chez les animaux mal nourris ou nourris d'une façon insuffisante relativement au travail qu'on exige d'eux. Les animaux qui ne sont pas habitués au rude labeur auquel ils sont soumis, sont plus exposés à être surmenés, tels sont les bœufs déjà gras et depuis longtemps au repos, tels sont les chevaux oisifs élevés à de gras pâturages et qui sont obligés de fournir un travail considérable avec une nourriture grossière et peu réparatrico. L'amaigrissement est rapide et même avant qu'il apparaisse, sur~ viennent les phénomènes d'abattement et d'impotence fonctionnelle.