Gnathon et Scymnus, deux artistes peintres découverts dans les Épidémies d'Hippocrate : à ce sujet, classification des personnages qui figurent dans les Épidémies et explication de la légende d'Hippocrate / par J.-P. Rossignol.

  • Rossignol, Jean-Pierre, 1804-1893.
Date:
1858
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Credit: Gnathon et Scymnus, deux artistes peintres découverts dans les Épidémies d'Hippocrate : à ce sujet, classification des personnages qui figurent dans les Épidémies et explication de la légende d'Hippocrate / par J.-P. Rossignol. Source: Wellcome Collection.

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    d’abord, comment se ferait-il que Plutarque, qui court après les singularités historiques, n’eût point cité ou tout au moins rappelé la prétendue lettre, si elle existait déjà? Comment se ferait-il ensuite qu’il eût prêté à Hippocrate une réponse qui diffère de celle de la lettre non-seulement par les expressions, mais encore et surtout par le Ion ? Dans Plutarque, en effet, Hippocrate dit : « Qu’il ne se mettra jamais à la disposition de barbares, qui sont « en guerre avec les Grecs. — Oùx àv uots (3ap6àpoi; 'EXXvjvwv izdkz- « puoiç lauxov -napa<7/_E?v; » dans la lettre, il dit: « Qu’il ne lui est « point loisible d'accepter l'opulence des Perses, ni de guérir de « leurs maladies des barbares, qui sont animés de haine contre les « Grecs. — IïspaéMV Ôè oXëou ou pun Oépuç emxupEaOai, ouos ^apêapouç <( avSpaç vouuwv iraustv, I^Gpoùç ÔTtap/ovTaç 'ËXXvjvtov. » Qui ne voit que la légende a fait un progrès à sa manière, et qu’entre les deux réponses il y a déjà la distance qui se trouve entre la dignité et la jactance sophistique ? Les choses doivent donc s’être passées tout autrement. A l’époque où se forma le conte légendaire dont nous nous occupons, on dut faire courir d’abord un simple mot d’Hippocrate à Arlaxerxès, Xoyov, comme l’a très- bien appelé Plutarque ; et ce mot dut être analogue à celui qu’il a rapporté lui-même, et qu’il devait peut-être à la biographie origi- nale de Soranus. Mais plus Lard le mot devint une réponse par écrit, et l’invitation du roi se transforma en une grosse négociation, que l’on traita gravement par lettres : lettre d’Artaxerxès deman- dant à Pætus un remède contre les ravages de la peste ; réponse de Pætus indiquant Hippocrate comme le seul homme capable de donner ce secours ; lettre d’Artaxerxès à Hystane, préfet de l’Hel- lespont, ordonnant qu’on lui fasse venir Hippocrate; lettre d’Hys- tane à Hippocrate, lui transmettant l’invitation du roi; réponse d’Hippocrate refusant l’invitation royale. Cette correspondance appartient à une très-basse époque, et porte sa date avec soi. Ce n’est, en effet, qu’un perpétuel défi à la raison et au bon goût, un tissu de fictions sans respect pour la langue et pour la vraisemblance. Telles qu’elles sont cependant, ces lettres ne tardèrent pas à se mêler aux refontes successives qu’eut à subir le travail de Soranus. Je suis même persuadé que dans quelques-unes