Histoire chronologique des épidémies du nord de l'Afrique : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours / par J.-L.-G. Guyon.

  • Guyon, J. L. G. (Jean-Louis-Geneviève), 1794-1870.
Date:
1855
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Credit: Histoire chronologique des épidémies du nord de l'Afrique : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours / par J.-L.-G. Guyon. Source: Wellcome Collection.

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    n bataillons ne se tnellraienl en marche que vers les quatre » heures de l'aprés midi. » Ma batterie, pendant toute l'expédition, donna peu de mala- » des. Il en devait être ainsi, puisque nos hommes, qui n'avaient » pas de sacs à porter, souffraient moins que l'infanterie de la » fatigue et des chaleurs. Deux hommes, seulement, durent être » mis sur des mulets, et j'en saignai un troisième, à notre retour » à Douera. Cet homme accusait une céphalalgie intense, accom- » pagnée d'un point pleurétique. » Rapport de M..Nacquetj adressé de Douera, sous la date du \0 juillet. Il est à remarquer : l Que les quatre hommes perduspar la colonneappartenaient. tous quatre, au 63' de ligne, régiment qui, arrivant de France , n'avait encore fait aucune marche en Afrique ; 2° Que, tandis que les hommes du 10° ne portaient absolument que leurs effets do corps, ceux du 63* étaient pesamment char- gés, et par des effets de rechange, et par une épaisse couverture de laine , dont on avait cru devoir les munir, pour les mettre à l'abri de l'humidité de la nuit. A la petite expédition dont on vient d'entendre le récit, se rat- tache un trait de dévouement conjugal que nous rapporterons, moins pour ce trait en lui-même , que pour l'induction qu'on en peut tirer, sous le rapport de l'impressionnabilité de la femme à une température élevée. Un sous-officier du 63=, du nom de Souquet , souffrait de la chaleur et de la fatigue : sa femme, toute jeune encore ( 18 à 20 ans). cantinière au régiment, le débarrasse de son fusil et de son fourniment, qu'elle ajoute ensemble à son tonnelet et à ses propres effets. Ceci se passait dans le retour de Blidah sur Douera. La jeune cantinière arriva sur ce dernier point, avec son précieux fardeau , bien portante et joyeuse, frappant ainsi d'admiration toute la colonne. Cette femme courageuse, qui s'était acquise toutes les sympathies du soldat, s'est retirée à Al- ger lorsque son régiment ientra en France. 1837, Le 3= bataillon de zouaves , en garnison à TIemcen , en 1837 , quittait cette garnison pour aller rejoindre la colonne de M. le général Bugeaud , avec laquelle il devait rentrer à Cran. C'était dans les premiers jours de juin. Le bataillon était dans sa deuxième journée de marche lorsque , se trouvant sur les bords de 1 Oued-Mélah (1) , la chaleur devint si forte, que plu- sieurs hommes furent atteints des accidens dont nous traitons. J'en laisse faire l'exposé à M. le docteur Lacger, alors chirurgien dudit bataillon. « Je venais de recommander, dit M. le docteur Lacger, de » mettre, autant que possible, tous les maladq^ à l'ombre, lors- (1) Rivière salée, qui ne mérite ce nom que l'été , ce qui, du reste , lui est commun avec les nombreux cours d'eau salée de l'Algérie et de tout le nord de l'Afrique. Celui dont il est ici question , est le Rio-Salado des Espagnols , sur lequel nous au- rons à revenir par la suite.