Du cancer du sein : statistique et consiérations personnelles / par A. le Dentu.

  • Le Dentu, Jean-François-Auguste, 1841-1926.
Date:
1909
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Credit: Du cancer du sein : statistique et consiérations personnelles / par A. le Dentu. Source: Wellcome Collection.

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    sont déjà, h peu près inévitab’ement, un fait accompli. L’infection de l’organisme par la voie de l’appareil lymphatique, latente plus ou moins longtemps, se manifeste surtout alors par des productions intra¬ thoraciques, médiastinales ou pleurales, ou par des métastases éloi¬ gnées, et l’on voit succomber, avec des cancers viscéraux et osseux ou avec des tumeurs ganglionnaires, des malades restées absolument indemnes de toute récidive locale. Le temps cervical de l’opération de Ilalsted est donc fréquemment condamné à l’impuissance, parce qu’il vise l’impossible, à savoir l'extirpation de lésions invisibles, intangibles, ayant déjà dépassé le champ d’action du bistouri. Voilà pourquoi le résultat global de ses interventions n’est pas meilleur que celui des interventions moins ambitieuses. Il est même un peu inférieur, parce que Ilalsted ne craint pas de s’attaquer aux plus mauvais cas; ceux-ci pèsent lourdement sur le tout par l’insuccès presque constant de ces efforts louables mais infructueux. Ce qu il faut mettre en relief, ce sont les résultats fournis par les interventions dans les cas très favorables ou moyennement favorables. Les ganglions axillaires font-ils défaut, c’est 79.08 °/0 de guérisons apparentes après trois ans qu’on peut espérer, d’après les pourcentages les plus récents de notre collègue américain. Les ganglions axillaires sont-ils envahis plus ou moins haut et plus ou moins profondément, la proportion des succès tombe à 27.41 °/* Prend-on la moyenne pour ces deux catégories, on se retrouve à 55.54 °/0, chiffre sans doute supérieur aux 47.91 ou 48 °/0 de survies de trois ans et plus de ma statistique, mais qui ne représente que les cas bons ou moyens de la pratique de Halsted. Cette moyenne tombe à 38.75 °/0 si l’on envisage* l’ensemble de ses résultats au point de vue curatif et non pas seule¬ ment palliatif. La conclusion me parait aisée après ces considérations inspirées, ai-je besoin de le dire, du désir le plus sincère de dégager la vérité aussi nettement que possible. L’opération de Ilalsted constitue certainement un grand progrès dans le traitement opératoire des cancers du sein. Il mérite toute sa vogue, mais il est passible de certaines restrictions. Quand le néoplasme est tout à fait à son début, quand son volume n’excède fias celui d’une noisette, quand la peau n’est nullement adhérente, quand le mamelon n’est nullement rétracté, quand l’examen le plus minutieux ne révèle pas le moindre ganglion dans l’aisselle, est-il nécessaire de réséquer les deux pectoraux et de disséquer toute la région cervicale ? Je ne le crois pas, et il me semble qu’on peut se contenter de l’extirpation totale du faisceau sternal du grand pectoral