L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier].

  • Cambier, O.
Date:
1897
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Credit: L'assistance médicale dans la Grèce antique / [O Cambier]. Source: Wellcome Collection.

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    l’assistance, parce qu’ils furent les berceaux de la médecine et la première ébauche de nos établissements hospitaliers. Un culte qui compatissait aux douleurs humaines ne pouvait manquer de devenir très populaire en Grèce et dans les nombreux pays de race hellénique. On vit des Asclépieions s’élever un peu partout, à la faveur et sous la protection des municipalités ; la ville de Cyrène, sur la côte d’Afrique, eut même un de ces établissements (pii fut justement célèbre. Le plus ancien était celui de Titane, près de Sicyone, dans le Péloponèse. En Asie Mineure ceux de Lampsaquc, de Pergame, de Smyrne, de Guide, de Cos, de Rhodes et de Carpathos acquirent aussi une grande renommée. Dans la Grèce proprement dite, la foule des patients se pressait surtout à Epidaure et à Athènes. Cette dernière possédait en l’honneur du dieu guérisseur deux temples, l’un et l’autre construits sur la partie méridionale de l’Acropole. Les fouilles organisées, en 1876 et 1877, par la Société Archéologique d’Athènes ont mis à découvert les ruines de l’un d'eux ainsi qu’une quantité considérable de bas-reliefs, de stèles, d’inscriptions et de documents qui ont permis à M. Paul Girard de reconstituer la phy- sionomie si vivante de ces sanctuaires encore assez peu connus jusque dans ces derniers temps (1). Un troisième Asclépieion existait aussi au Pirée, mais on n’a sur lui que des renseignements peu précis. L’emplacement des Asclépieions n’avait pas été laissé au hasard ; tout dénote, au contraire, dans leur situation un choix judicieux et une entente parfaite des lois de l’hygiène appliquées au traitement des malades. Assises sur de riants coteaux, ces constructions rece- vaient les effluves salutaires de la mer ou des forêts de cèdres et do sapins qui les abritaient en hiver des vents trop violents, et, en été, des chaleurs trop ardentes du soleil. A Epidaure, de vieux cyprès apportaient dans l’enceinte sacrée une fraîcheur bienfaisante. De même aussi, à Titane le temple s’élevait au milieu d’un bois mys- térieux dont la douce tranquillité appelait le calme et le repos. Très souvent, à proximité de l’édifice, jaillissaient des eaux froides ou thermales douées de vertus curatives. Les prètres-asclépiades les faisaient boire aux malades ou leur en ordonnaient l’usage sons forme d’ablutions et de bains (2). Rien n’était négligé pour procurer aux visiteurs la joie de vivre, l’air pur et les soins de propreté, tous éléments sans lesquels la médecine resterait impuissante. Laissons un instant la parole à M. Paul Girard et suivons-le dans la description si vive et si colorée des Asclépieions et particulièrement de celui d’Athènes qu’il a vu sortir de terre au moment des fouilles : “ Exposé au midi, abrité par « le rocher de l’Acropole des vents qui, passant sur le Pentélique et (1) Pâli. Girard. L’Asclépicion d'Athènes d’après de récentes découvertes. Paris, E. Thorin. 1882. (2) L’eau a toujours joué un grand rôle dans la médecine primitive des temples. On l’appelait la servante et l’auxiliaire du dieu.