Quelques problèmes de littérature alchimiste / J. Ruska.

  • Ruska, Julius, 1867-1949.
Date:
[1931]
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Credit: Quelques problèmes de littérature alchimiste / J. Ruska. Source: Wellcome Collection.

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    imposteurs et des faux prophètes sont venus en imposer aux hommes malheureux par des promesses mensonoères et ont proeuré de brèves joies à eeux qui n’étaient avides que de plaisirs. « Toi aussi, ils eher- chent à te gagner à leur cause en flattant ton âme de propos spécieux. Ne te laisse pas séduire, ne cherche pas Dieu en errant au loin; reste chez toi, c’est là que le Dieu omniprésent viendra te visiter. Calme tes passions et les mouvements de ton cœur, en sorte de porter ton âme à la suprême perfection. Alors tu pourras mépriser la matière et retrouver ta propre nature. » Cette évolution mystique et religieuse de l’alchimie n’est pas non plus restée sans imitateurs, elle a même atteint son point culminant aux derniers siècles de son histoire, à l’époque du piétisme. On trou¬ vera des détails dans le livre de A.-E. Waite: The secret Tradition in Alchemy^ qui fournit une ample documentation, mais qu’il faut lire avec critique. Les quelques textes que je viens de citer ne suffisent naturellement pas pour formuler un jugement général sur Zosime. A considérer Tensemble de ses œuvres, pour autant qu’elles sont conservées, on se rend compte que dans tout ce qu’il avance, il s’appuie sur l’autorité des anciens, qu’il croit devoir avant tout interpréter et expliquer. Il ne nous est plus possible de juger s’il a lu intégralement les prétendus ouvrages d’Hermès et d’Agathodémon, d’Ostanès, de Démocrite et de Marie, dont il cite des phrases détachées. Il ne semble pas qu’il ait possédé une grande expérience pratique. Il a bien de la peine à satisfaire la curiosité de son élève Théosébie sur les questions tech¬ niques. Et d’ailleurs, comment parlerait-il de la fabrication de l’or au sens commun de ce terme, puisqu’il lui importait bien plus de purifier l’âme de Théosébie par la méditation et la piété, afin de la rendre aussi pure que Tor? Je suis contraint d’être très bref sur les derniers alchimistes grecs. Comme Zosime, le philosophe Olympiodore se borne presque uni¬ quement à commenter les anciens, tout en y ajoutant Zosime, qu’il qualifie de grand maître de Talchimie et auquel il fait des emprunts. Tout au plus peut-on faire remarquer qu’Olympiodore est le premier qui ait tenté d’établir un rapport entre les auteurs alchimistes et les anciens philosophes naturalistes. L’évolution qui suit trahit la déca¬ dence de Talchimie, qui tourne en déclamation gratuite et en jeu littéraire; les exemples les plus frappants sont les leçons d’Etienne d’Alexandrie et les quatre poèmes alchimistes que j’ai mentionnés au début de cette étude. On se demandera où et comment l’alchimie a pu se développer de manière à préparer la voie à la chimie, puisque chez les Grecs, elle a fini par se vider de tout contenu et devenir un pur jeu littéraire. Et si je réponds que c’est aux Musulmans que nous devons cette évolution et que, vers Tan 900 déjà, l’Orient possédait une alchimie très supé¬ rieure à la grecque, on me demandera à plus forte raison encore com-