La strychnine dans la thérapeutique oculaire / par G. Haltenhoff.

  • Haltenhoff, Georges.
Date:
1876
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Credit: La strychnine dans la thérapeutique oculaire / par G. Haltenhoff. Source: Wellcome Collection.

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    avoir l’œil ouvert sur ces commencements d’intoxication, d’au- tant plus que l’individualité du malade y prête parfois d’une façon inattendue. Permettez-moi de citer à ce sujet l’observation intéressante, bien qu’incomplète, d’un malade de la Haute-Savoie, atteint d’atrophie partielle des nerfs optiques à la suite de névrite, et qui sur le conseil d’un oculiste s’était fait administrer par son médecin une série d’injections de strychnine à doses croissantes, portées jusqu’à 8 milligrammes. Ce monsieur, assez fort fumeur et n’offrant du reste aucun symptôme certain d’une affection des centres, fut pris, pour la première fois de sa vie, après ces injections, d’accès épileptiformes, parfois précédés d’un senti- ment de prodrome, composés d’une secousse initiale et d’une chute, tantôt avec perte de connaissance, tantôt avec intégrité du sensorium, puis de rigidité des membres et du tronc en ex- tension, de trismus, etc. Ces accès qui, au début, duraient un quart d’heure, devinrent peu à peu plus fréquents, plus faibles et plus courts ; les deux dernières attaques avant que le malade vint me consulter n’ont eu que dix jours d’intervalle, mais les intervalles mêmes n’étaient pas entièrement libres de symptômes d’excitation cérébrospinale. Le malade revint dix semaines plus tard pour se faire électriser l’œil droit encore amblyope. Il a eu encore un seul accès, mais plus faible et sans écume à la bouche, six semaines après le précédent. Il est encore très impression- nable , il a eu dans les intervalles et jusqu’à ces derniers jours des semblants de crises nerveuses provoquées par action réflexe. Un bruit inattendu, une émotion, une compression trop forte en un point du corps, par le col ou les bretelles par exemple, peut produire une grande agitation nerveuse et quelquefois de véri- tables secousses musculaires. L’état général est florissant, la vision s’est améliorée. Le malade attribue la diminution des accès et la prolongation des intervalles à l’usage de la bella- done prescrite par son médecin. L’examen de ce malade n’avait révélé ni tremblement, ni anesthésie, ni parésie. 11 n’a pas eu de douleurs fulgurantes, ni d’autres douleurs quelconques, l’in- telligence était intacte. Bien qu’il se sentît déjà plus fort sur ses jambes qu’au début des accès, on remarquait encore un peu d’incertitude de la marche, qui rappelait de loin celle des ataxi- ques. Ce cas n’a-t-il pas l’air d’une intoxication chronique par la strychnine? Je l’ai noté comme tel avec un point d’interrogation,