Des phénomènes précurseurs et de l'invasion de la maladie sous le point de vue pronostic : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 3 décembre 1841 / par Pierre (Stanislas).

  • Pierre, Stanislas.
Date:
1841
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Credit: Des phénomènes précurseurs et de l'invasion de la maladie sous le point de vue pronostic : thèse présentée et publiquement soutenue à la Faculté de médecine de Montpellier, le 3 décembre 1841 / par Pierre (Stanislas). Source: Wellcome Collection.

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    fort avantageuse, en bien des cas, pour prédire ou même prévenir des épidémies. Ainsi Empédocle, au rapport de Plutarque, préserva de la peste et de la stérilité le territoire d’Agrigente , en faisant fermer les fenêtres tournées vers le midi, et laissant libres seulement celles dirigées vers le nord. Est-il besoin de nous arrêter aux données précieuses que peut fournir au praticien la connaissance des maladies endémiques ? Qui ne sait que là souvent est caché tout l’avenir de telles affections ? qui ne sait que là est le secret d’une bonne thérapeutique ? Aussi le médecin expérimenté n’a-t-il pas besoin d’attendre, pour administrer avec succès le quinquina, qu’une fièvre intermittente, rémittente simple ou maligne ait fait éruption, qu’elle se soit développée : il lui suffit de savoir que ces maladies sont endémiques dans le pays, que son malade est sous l’influence des effluves marécageux, et les prodromes deviendront pour lui des certitudes. L’igno- rance de pareilles données trompe parfois l’homme de l’art sur tout ce qui constitue un état morbide tellement grave, qu’il emporte le sujet avant que le praticien se soit douté de l’affection qu’il doit traiter. Lorsque des étrangers arrivant aux Antilles éprouvent du malaise, des nausées, de la faiblesse, enfin un dérangement de leur santé, qui ce- pendant n’est en aucune façon caractéristique d’une maladie déterminée, le praticien du lieu ne manquera jamais de les considérer comme atteints de la fièvre jaune, naturalisée en quelque sorte dans ce pays, et qui attaque presque toutes les personnes non acclimatées. Ces raisons, sur lesquelles est basé le pronostic des médecins de la localité, sont rarement en défaut; et d’ailleurs elles permettent d’agir à une période où l’affection est plus facile à guérir. Nous pourrions maintenant rappeler la peste » endémique en Egypte, surtout en hiver, le choléra-morbus en Asie , le goitre dans les gorges du Valais, le scorbut à bord des vaisseaux de long cours, la pustule maligne dans les établissements de tanneurs, de bou- chers, etc., etc., comme des connaissances qui peuvent servir à prédire le développement, la nature et l’espèce de certaines maladies.