Volume 5

Cours complet d'agriculture, théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire; suivi d'une méthode pour étudier l'agriculture par principes: ou dictionnaire universel d'agriculture / par une société d'agriculteurs, et rédigé par M. l'abbé Rozier.

  • Rozier, François, 1734-1793.
Date:
1781-1805
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Credit: Cours complet d'agriculture, théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire; suivi d'une méthode pour étudier l'agriculture par principes: ou dictionnaire universel d'agriculture / par une société d'agriculteurs, et rédigé par M. l'abbé Rozier. Source: Wellcome Collection.

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    refferrant plus ou moins les vaiffeaux capillaires , & occafionnant par con- féquent une diftribution irrégulière du fluide nerveux dans toute l’habi- tude du corps & dans les organes du mouvement, qu’il tant attribuer ce froid fubit répandu par tout le corps avec pâleur , friflon , tremblement dans les membres, lueur froide , &c. qui faififfent quelquefois tout d'un coup des perfonnes qui ont toute leur chaleur naturelle , comme il ar- rive dans les violentes paflions de lJame. §. III. Effets du froid fur V écono- mie animale. Tant que le froid atmof- phérique n’eft pas confidérable, il ne fait éprouver au corps qu’une fenfa- tion légère de conftriétion , & de ref- ferrement dans les parties affe&ées; mais fi le froid augmente au point que cette conftriélion puiile former réfif- tance au cours des fluides , il s’en- fuit des effets très-nuifibles à l’exer- cice des fondions néceffaires à la famé 5 & même quelquefois à la vie. Le cours des humeurs eft d’abord confidérablement ralenti, & s’arrête même totalement dans les parties les plus expofées à l’irnpreffion du froid & dans îefquelles la force impulfive eft plus affaiblie à caufe de l’éloi- gnement du coeur : ainfî la furface du corps en général, & particuliè- rement les extrémités, les pieds , les mains , le nez , les oreilles, les lè vres font les parties les plus fufceptibîes d’être afiedées par le froid. La peau fe fronce, fe refferre fur les parties qu’elle enveloppe immédiatement ; elle comprime de tous côtés lès bulbes des poils ; elle rend ainfî ces bulbes faillantes; elle refte foulevée fous la forme de petits boutons dans les portions qui les recouvrent, comparées à celles des interftices de ces bulbes. On donne commu- nément à cet état de la peau le nom de chair de poule ; la peau devient eniuite fèche Ôc roide , parce que fes pores étant, reflerrés, ne permet- tent point à la matière de la trans- piration infenfible de fe répandre dans fa fubftance pour l’humeder, l’affouplir, & que les vaifïeaux cu- tanés ne recevant prefque point de fluide , elle perd la flexibilité qui en dépend. Si le froid augmente, & que l’on continue à être cxpolé à fa rigueur, les ongles deviennent de couleur livide, noirâtre , à caufe de l’embarras dans le cours du fang des valffeaux qu’ils recouvrent; c’eft par cette même raifon que les lè- vres , & différentes parties déliées de la peau, parodient violettes, at- tendu que les vaiffeaux fanguins y font plus nombreux & plus fuper- ficiels. Tout le refte des tégumens eft extrêmement pâle , parce que le refferrement des vaiffeaux cutanés empêche le fang d’y parvenir. Le lentiment & le mouvement s’engour- diflent infenfiblement dans le vifage, dans les pieds & dans les mains, parce que la conftriélion des folides, pénétrant jufqu’aux nerfs & aux muft clés, gêne le cours des efprits ani- maux, & empêche le jeu des fibres charnues. Les mouvemens mufcu- 1 aires , qui fervent à la refpiration , fe font difficilement par la même caufe ; ce qui contribue à l’oppref- fîon que donne le froid. Le premier engourdiffement gé- néral extérieur paffe infenfiblement de proche en proche à l’intérieur. Le refferrement de tous les vaiffeaux commence à avoir lieu , & forme un obftacle au cours des humeurs ;