Volume 5

Cours complet d'agriculture, théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire; suivi d'une méthode pour étudier l'agriculture par principes: ou dictionnaire universel d'agriculture / par une société d'agriculteurs, et rédigé par M. l'abbé Rozier.

  • Rozier, François, 1734-1793.
Date:
1781-1805
Catalogue details

Licence: Public Domain Mark

Credit: Cours complet d'agriculture, théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire; suivi d'une méthode pour étudier l'agriculture par principes: ou dictionnaire universel d'agriculture / par une société d'agriculteurs, et rédigé par M. l'abbé Rozier. Source: Wellcome Collection.

    88/823 (page 68)
    62 F RE fuppreffion des hémorroïdes. Le meil- leur moyen pour le provoquer, eft l’application des * fangfues à l’anus. On foutient pendant ce temps-là les forces du malade. Le remède le plus sur pour remplir cette dernière in- dication eft le camphre, qui peut aufti foutenir le mode inflammatoire. On doit Faire couper les cheveux de la tète pour favorifer l’évaporation des humidités fuperflues. On doit faire de fréquentes lo- tions fur la tête & la face ; elles pro- curent, en relâchant, une évapora- tion à laquelle luccède une espèce de froid qui eft avantageux. Cette pratique eft très-falutaire dans la fré- néhe chronique , qui dépend d’une fécherefte du fang. Dans la vue d’abattre l'inflamma- tion, on peut appliquer des fomen- tations émollientes, des épithèmes rafraîchiffans , comme le vinaigre , le nitre ; les animaux récemment éventrés, comme les pigeons, les chats & chiens. Willis dit qu’il ne put guérir une hile frénétique, qu’en la plongeant dans la rivière. La na- ture peut être déterminée, par la plus légère caufe, à procurer la fo- lution de la frénéhe , ou un chan- gement en mieux. On fait prendre intérieurement les tifanes nitrées; l’eau de poulet , celle de veau, celle de laitue , la décoétion de tamarins, les firops ra- fraîchi flans noyés dans fuffifante quan- tité d’eau. Les autres indications ^curatives fe réduifent à diminuer le volume du fang qui engorge les vaiiïeaux du cerveau , & à ralentir fon cours im- pétueux. Sous ce point de vue , la faignée fera le moyen le plus approprié 3 on F R É peut commencer par celle du bras », & enfuite par celle du pied ; & fi elles font inluffifantes, on les pra- tique dans les endroits qui avoifment le cerveau & la tête *, on ouvre pour lors les veines jugulaires , & meme on en vient à l’artériotomie : des médecins célèbres ont lait ouvrir en meme temps la veine préparate, & celle du bras ou du pied , avec quel- que fuccès. Mais en général cette pratique eft pernicieufe, en ce qu’elle produit des fyncopes desquelles il peut réfulter beaucoup de mal, 8c qui font très-funeftes dans la fréné- fie idiopathique. Les pédiluves, les fynapifmes à la plante des pieds font de puiffans révulfifs de la fluxion à la tête. Il faut donner peu de nourriture au malade dans le commencement de la frénéfie ; les ali me ns doivent être proportionnés au befoin qu’il peut en avoir. Il faut encore qu’il jouiffe du plus grand repos *, fa chambre doit être éloignée de la rue , fi cela eft poflible , pour ne pas entendre le moindre bruit, & fur - tout celui des voitures & charrettes , dont la commotion peut beaucoup nuire ; toute compagnie doit lui être inter- dite , ainfi que tout objet qui pour- rait trop affeder fon imagination. L’obfcurité favorife le fommeiî , & porte le calme dans fon efprit trop tendu ; il faut donc éviter qufil voye le trop grand jour. Il faut encore le calmer d’un autre côté, en ne le contrariant en rien, en le prêtant à fes goûts, à fes fan- taifies, quelqueiois bizarres. On a vu les chofes qui paroiffoient les plus contraires à notre fanté , produire les çhangemens en mieux les plus j