Volume 4

Cours complet d'agriculture, théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire; suivi d'une méthode pour étudier l'agriculture par principes: ou dictionnaire universel d'agriculture / par une société d'agriculteurs, et rédigé par M. l'abbé Rozier.

  • Rozier, François, 1734-1793.
Date:
1781-1805
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Credit: Cours complet d'agriculture, théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire; suivi d'une méthode pour étudier l'agriculture par principes: ou dictionnaire universel d'agriculture / par une société d'agriculteurs, et rédigé par M. l'abbé Rozier. Source: Wellcome Collection.

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    beaucoup l’opération, la font traîner en longueur ; lorfqu’on coupe le foin , une partie eft trop mûre ; & une plus gande partie fe décolore & fe dégrade, fi la pluie le furprend cou- ché fur la terre. Dans ce dernier cas, il ne faut point retourner l’herbe , jufqu’à ce que le ciel folt redevenu iec & ferein. Avec cette précaution, la feule herbe du defius de l’ondain , lera décolorée ; rendue blanchâtre , shl y a eu alternativement des pluies Ôc du foleil; d’un noir brun r fi l’humidité a été trop foutenue ; la partie infé- rieure fera moins attaquée, mais elle le fera. Il vaut donc mieux qu’il en coûte quelque cliofe de plus pour avoir un grand nombre d’ouvriers qui faflént & terminent toutes les * opérations par un temps favorable. Ce que je dis du foin de la première coupe, s’applique aux féconds foins ou regains ou revivres. Il eft efïentiel de veiller fur la ma- nière dont les femmes râtellent, d’exa- miner au commencement de la jour- née fi les râteaux font garnis de che- villes égales en longueur & allez fer- rées les unes près des autres. Si une cheville ou dent fe trouve plus lon- gue que les autres, le râteau ne por- tera que fur ellej, & l’herbe ne fera pas entraînée par les autres. De la manière de promener îe râteau fur la prairie, dépend l’exaéte cueillette de l’herbe ; il faut que l’on râtelle prefque à plat , c’eft-à-dire , que l’angle formé par la pointe de la che- ville qui touche le fol & la terre , foit très - étroit. Si on râtelle trop à plat, Sc que la traverfe qui porte les chevilles, touche îe gazon, l’herbe éparfe ne fera pas entraînée par les dents, parce qu’elles ne toucheront prefque pas la terre : fi le râteau eft placé trop droit , l’herbe s’échappe entre les dents. Peu de femmes fa- vent bien râteler , & râteler d’une façon preft'e de fûre. \ • * CHAPITRE III. De la manière de ranger le foin en meule. On appelle meule, du foin réuni & rarré en grande ma fié, fous la forme d’un cône. Lorfqu’on n’a pas de greniers à foin , les meules y fuppléent, & à la rigueur on peut s’en palier à moins que ce ne foit pour la plus grande facilité du fervice des écuries & des étables. Ceux qui vendent le foin fur la prairie, ne font pas dans le cas de le tranfporter dans la lénière , 8e c’eft une économie : alors ils réunifient 8e rafiémbîent tous les petits monceaux en une ou plufieurs meules fur un des coins de la prairie , 8e dans la partie la plus rapprochée du chemin, 8e où il eft plus facile de charger les charrettes. Ceux qui font botteler le foin , comme dans les environs de Paris ? peuvent également îe botteler fur la prairie, ranger les bottes en meules; ce qui évite un fécond remaniement du foin & la dépenfe de les porter à la fénière. Une meule bien faite doit repré- fenter une efpèce de fufeau pointu dans le haut, renflé dans fon milieu, d’un quart plus étroit à la bafe que dans fon milieu, 3c la diminution ou augmentation di diamètre doit être régulière»