Volume 6

Cours complet d'agriculture, théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire; suivi d'une méthode pour étudier l'agriculture par principes: ou dictionnaire universel d'agriculture / par une société d'agriculteurs, et rédigé par M. l'abbé Rozier.

  • Rozier, François, 1734-1793.
Date:
1781-1805
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Credit: Cours complet d'agriculture, théorique, pratique, économique, et de médecine rurale et vétérinaire; suivi d'une méthode pour étudier l'agriculture par principes: ou dictionnaire universel d'agriculture / par une société d'agriculteurs, et rédigé par M. l'abbé Rozier. Source: Wellcome Collection.

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    province auroit été obligé de faire les avances de chaflis vitrés, de clo- ches & d’une quantité de fumier de litière , foit pour les couches , foit pour les réchaux Qvoyeç ces mots): mais un tombereau de fumier for- îant de défions les pieds des che- vaux, lui coûte q.o fous ou 3 livres; il lui en faudra au moins vingt. Le malheureux aura donc facrifié en pure perte fon temps &C fon argent pour acquérir la gloire ftérile d’avoir des primeurs, le mets en fait que le premier melon ne fe paie pas plus de 24 fous à Aix & à Montpellier, 6c il en eft air fi de toutes les autres parties du jardinage. C’eft le local, ce iont les abris naturels qui doivent décider du temps de le mer, de plan- ter, &c.;tout le relie eft fuperfluité &C confirme l’antique proverbe, qui dit que chaque chofe doit être mangé dans fa fai fon. Je ne veux pas ce- pendant conclure que les gens riches, 6c qui habitent en province , doivent ftriélement fe conformer à la mé- thode du jardinage adoptée dans leurs cantons , je les invite très-tort au contraire à envoyer leurs jardiniers s’infiruire auprès de ceux de Paris* parce qu’il en réfultera, 1.° une plus grande dépende de la part du propriétaire , ÔC qui augmentera le bien-être de la clafte des journaliers; 2°* parce que fon jardinier une fois inftruit ne bouleverfera pas la mé- thode de fon canton, mais il la perfec* donnera dans plufieurs de les points, fans augmenter la dépenfe ; objet effenîiel, fans lequel il ne réufiira ja- mais auprès des jardiniers qui vivent 6i payent leur ferme du produit de la vente de leurs légumes. L’homme riche ne regarde pas de fi près ; il veut jouir, coûte qui coûte; voilà le but de fes défîrs & de fes dépen- fes : mais une chofe que l’on ne conçoit pas , c’eft que le financier qui fucrifïe pour le luxe de fon po- tager des fommes qui fourniroient au-delà de la fubfiftance de dix fa- milles , relègue ce même potager dans un coin , & le dérobe à la vue par des charmilles, & fouvent par des murs, comme fi c’étoit un objet méprifable peu digne de figurer dans fon parc ! Il traitera de provin- ciale ma manière de juger des objets. Je fouferis à toutes les qualifications qu’il plaira lui donner ; mais à mon goût , rien ne flatte plus agréable- ment la vue, qu’un potager bien en- tretenu. La diverfité des verds & des formes des plantes qu’on y cultive, offre une multiplicité de nuances qui enchante ; ce de cette efpèce de dé- fordre, naît la beauté du coup-d’œii# C’eft-là que l’on voit la végétation dans toute fa pompe , l’agréable réuni à Putile, de l’affommante & fym- métrique uniformité en eft bannie. Chacun a fa manière de voir ; telle eft la mienne. Section première. De l expojition dd un Légumier* Elle eft à peu de chofe près in* différente à l’homme riche , parce qu’à force d’entafifer pierre fur pierre, d’élever des murs & des îerraffes, il fe procure les abris qu’il défire : ces dépendes excédent pour l’ordi- naire la valeur du fond ; mais rien n’eft perdu, parce que l’ouvrier y a gagné. Ln générai, l’expofition du levant & du midi font à préférer; la plus mauvaife eft celle du nord. Ces aller- A %